RAPPORT ANNUEL 2024
RAPPORT ANNUEL 2024 3 Spectacle de feu pour la fête de quartier. Maison de quartier de Vieusseux © Eric Roset TABLE DES MATIÈRES FONDATION 05 Éditorial 06 Remerciements 07 Le Conseil de fondation 08 Faits marquants et perspectives 10 De nouveaux objectifs stratégiques pour la Fondation 12 La mission 13 Les actions socio-éducatives et socioculturelles développées par les structures d’animation 14 Une mosaïque d’actions 16 Les équipes sur les terrains 17 Le Secrétariat général 18 Cartographie des actions ACTIONS 20 La tour mystérieuse : un escape game qui rassemble 22 Équinoxe : des soirées pour renforcer l’autonomie des jeunes adultes 24 Le Beaux-Bar, c’est pas des bobards ! 26 Square Clair-Matin : un projet pilote qui transforme le vivre-ensemble ANALYSE 28 La place des Grottes : un énorme défi de cohésion sociale 31 L’animation au service de l’égalité 32 Explorer de nouveaux lieux à impact social RESSOURCES HUMAINES & FINANCES 34 Ressources humaines 38 Formation interne 41 Financement par population et activité 42 Évolution des postes inscrits dans le budget 44 Répartition des ressources entre les partenaires 46 Forte croissante 48 Bilan au 31 décembre 2024 49 Compte de résultat 2024 50 Rapport de l’organe de contrôle LA FASe MOBILISE LE LANGAGE INCLUSIF DANS CE DOCUMENT POUR FAIRE PROGRESSER UNE REPRÉSENTATION ÉGALE DES GENRES. LE LANGAGE INCLUSIF EST EN CONSTANTE ÉVOLUTION, LES MODALITÉS UTILISÉES DANS CE RAPPORT ANNUEL RESTENT PERFECTIBLES.
RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION © Aline Bovard Rudaz
ÉDITORIAL TISSER DU COMMUN DANS UN MONDE FRAGMENTÉ En 2024, la Fondation a confirmé son rôle de vigie et d’actrice essentielle face aux mutations profondes de notre société. L’année a été marquée par l’émergence de nouveaux lieux, incarnant la volonté d’adapter les réponses aux besoins locaux et de favoriser l’inclusion de tous et toutes dans une perspective d’égalité. Cette dynamique s’est accompagnée d’une croissance significative des ressources, reflet d’un engagement public fort pour soutenir l’animation socioculturelle. Mais cette vitalité s’est aussi heurtée à des défis inédits. Le niveau de violences juvéniles, la montée de l’isolement et l’irruption de discours de radicalisation masculine sur les réseaux sociaux menacent une cohésion et une égalité patiemment construites. Pour y faire face, la FASe renforce ses efforts de prévention, misant sur la formation et la mobilisation collective pour produire un contre-discours positif et protéger la jeunesse. Explorer de nouveaux modèles est devenu une priorité, en y impliquant celles et ceux qui portent l’envie d’une sociabilité renouvelée, capable de s’adapter à la complexité de notre époque et de tisser des liens là où la fragmentation menace. Dans ce contexte, le renouvellement des pratiques, la mutualisation des compétences et l’investissement dans la formation apparaissent comme des leviers incontournables. Plus que jamais, il s’agit de faire de l’animation socioculturelle un rempart contre les replis et un moteur d’innovation sociale, pour que Genève reste un territoire d’accueil, de dialogue et d’espoir pour tous et toutes. Pour ce faire, la Fondation peut compter sur des personnes engagées dans la promotion de la dignité et de la considération, qu’elles soient élues, militantes, professionnelles, sympathisantes et concernées. Sans elles, rien ne se fait. Un immense merci et un plaisir d’en être. Fashion Week dans le quartier des Auréa : atelier couture, défilé et séance photo. TSHM Carouge Charles Beer Président du Conseil de fondation Bruno da Silva Vice-président Hélène Hyde Présidente de la FCLR Yann Boggio Secrétaire général RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 5
© Eric Roset LES ACTIONS DE LA FASe SONT SOUTENUES PAR LA RÉPUBLIQUE ET CANTON DE GENÈVE REMERCIEMENTS LE CANTON DE GENÈVE, plus particulièrement : M. Thierry Apothéloz, conseiller d’État, M. Hossam Adly, secrétaire général, M. Aldo Maffia et M. Nicolas Roguet, respectivement directeur général et directeur de l’Office de l’action, de l’insertion et de l’intégration sociales (OAIS), du Département de la cohésion sociale (DCS) Les directions, offices et services de ce département ainsi que l’Office du personnel du Département des finances, des ressources humaines et des affaires extérieures (DF) LES COMMUNES GENEVOISES, plus particulièrement : Les maires, les conseillères administratives et conseillers administratifs, les adjointes et adjoints des 44 communes qui ont des centres, des actions hors murs ou des actions spécifiques Le comité de l’Association des communes genevoises (ACG), en particulier Mme Karine Bruchez, présidente, et M. Nicolas Diserens, directeur général La Ville de Genève, en particulier Mme Christina Kitsos, maire, les directions du Service de la jeunesse et du Service des écoles et institutions pour l’enfance Le personnel des administrations communales LES ASSOCIATIONS DE CENTRES, plus particulièrement : Les présidences et les membres bénévoles des 48 comités Le comité de la Fédération des centres de loisirs et de rencontres (FCLR) LES PROFESSIONNELLES ET PROFESSIONNELS, plus particulièrement : Les équipes en centres, en travail social hors murs ou sur des projets spécifiques Les équipes des ludothèques et des lieux conventionnés Les membres du Secrétariat général Les membres du Secrétariat permanent de la FCLR Les organisations syndicales représentatives du personnel Nous remercions également : Le Département de la cohésion sociale (DCS) dont le Bureau de l’intégration et de la citoyenneté (BIC) Le Département de la santé et des mobilités (DSM) L’Hospice général Le Fonds cantonal du sport La Fondation HBM Emile Dupont La Fondation Meyrinoise du Casino La Fondation Michelangelo La Fondation Pasha Une Fondation privée genevoise Leurs contributions ont permis de renforcer et d’expérimenter de nouvelles actions au sein de l’institution. RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 6
Première édition du Meyrina Festival Open Air. Un projet de la jeunesse meyrinoise en collaboration avec l’Undertown, la Maison Vaudagne et Transit. LE CONSEIL DE FONDATION POUR LE CANTON (désigné·es par le Conseil d’État) Charles Beer, nommé en qualité de président Mathilde Captyn Frédéric Josselin Rémy Kammermann Monique Othenin-Girard, remplacée par Laetitia Magnin POUR LES COMMUNES (désigné·es par l’Association des communes genevoises – ACG) Bruno da Silva, nommé en qualité de vice-président Christina Kitsos Nathalie Leuenberger Michel Pomatto Martin Staub POUR LES ASSOCIATIONS DE CENTRES (désigné·es par la Fédération des centres de loisirs et de rencontres – FCLR) Dominique Blanc, remplacé par Jean Chal Gilles-Olivier Bron Anna Conti Didier Roulet, remplacé par Paul Glauser Pascal Thurnherr POUR LE PERSONNEL Absence de représentation désignée SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FONDATION (nommé par le Conseil de fondation, avec une voix consultative) Yann Boggio RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 7
FAITS MARQUANTS ET PERSPECTIVES UN RENOUVELLEMENT Dès le 1er février, la FASe a accueilli un Conseil de Fondation renouvelé, symbole d’une nouvelle législature accompagnant le développement constant des actions en animation socioculturelle. Ainsi, de nouveaux lieux ont émergé, à l’image du Café des possibles dans le quartier de l’Étang ou de l’association Ô P’tit-Sac en Ville de Genève. La hausse des équivalents temps plein (ETP) reflète toujours la place importante accordée à l’animation socioculturelle dans les politiques publiques genevoises, témoignant d’une volonté d’adapter les ressources humaines et financières aux besoins identifiés. Cette volonté se reflète également dans le volume toujours plus important des accompagnements d’enfants à besoins éducatifs particuliers ou en situation de handicap – des enfants extraordinaires – en milieu ordinaire. L’année a également vu la mise en place de nouveaux dispositifs, tels que les stages d’expériences professionnelles (stages XP), dès le 1er janvier. En conformité avec les dérogations au salaire minimum, ces stages encadrés ont permis à 825 jeunes de 16 à 25 ans, en difficulté dans leur parcours de formation, d’avoir un premier pas dans une activité valorisante et d’acquérir une posture positive. Au sein de la coordination des régions, les départs remarqués d’Angelo Torti et de Matthieu Forrest ont laissé place à l’arrivée de Laure Grivet et d’Omar Azzabi, rejoints par Floriane Mazuet. DE NOUVEAUX PARTENARIATS Citée à plusieurs reprises dans le Programme d’intégration cantonal 2024-2027 (PIC III), qui place la lutte contre le racisme et les discriminations au cœur des politiques publiques genevoises, la Fondation est également reconnue comme actrice engagée en santé mentale, dans une approche de promotion et de prévention. Elle s’est également distinguée lors d’événements majeurs, en tant que partenaire de la Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix (JIVEP) ou encore en favorisant la promotion de l’acte de voter, à travers le soutien à l’association «Et Pourquoi pas ? ». Promouvoir la participation, la citoyenneté, le bien-vivre ensemble et la considération interpersonnelle font partie de l’ADN de la FASe. Des thématiques qui sont – aujourd’hui comme jamais – devenues prioritaires et essentielles. Face à l’arrivée massive depuis deux ans de mineurs non accompagnés issus de l’asile, la Fondation a activement contribué au renforcement de la collaboration interinstitutionnelle et une équipe dédiée accompagne cette jeunesse. L’objectif : développer des dispositifs d’accueil, d’accompagnement et d’intégration adaptés, en particulier lors du passage à la majorité. C’est ici une autre forme de principe qui est mis en œuvre tant au niveau global que local : la mise en place de partenariat fluide et la mutualisation des compétences, constitutives de l’approche et des actions en animation socioculturelle. FORMATION, ANIMATION ET ESPACES PUBLICS Les «Regards croisés » organisés en 2024 ont permis d’aborder des thématiques essentielles : l’occupation de l’espace public, la diversité et l’inclusion, les démarches participatives ou encore la place des jeunes dans les espaces collectifs. Ces rencontres ont favorisé le dialogue entre professionnel·les et militant·es-bénévoles, en favorisant par la formation l’appropriation collective des espaces publics. L’année 2024 s’est révélée tout aussi dynamique que les années précédentes, marquée par des évolutions internes, des partenariats structurants et une adaptation constante aux enjeux sociaux du territoire. RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 8
La Fondation a également poursuivi son engagement contre la précarité et le surendettement, en intégrant dans ses formations l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’aide sociale (LASLP) et de la loi sur la prévention et la lutte contre le surendettement (LPLS). Elle a accompagné la mise en œuvre de la gratuité des transports publics genevois (TPG) pour les jeunes, favorisant ainsi leur mobilité et leur accès aux activités. ADAPTATION AUX MUTATIONS SOCIÉTALES L’année a malheureusement été marquée par une hausse de la violence chez les jeunes, avec plusieurs affrontements graves dans les quartiers, parfois impliquant des armes blanches. Plusieurs facteurs sont à relever : hausse de l’anxiété face à l’évolution du monde, de l’isolement, de l’individualisme, de la rupture dans les parcours de formation. Mis en lien avec une ultra-connectivité, une omniprésence des réseaux sociaux, une propagation des fake news et l’émergence de l’intelligence artificielle, il devient vertigineux de construire du commun à large échelle et de se relier à ce qui nous rassemble. Ce sont des défis majeurs à relever. À l’heure où ont été célébrés plusieurs anniversaires marquants, dont les 50 ans de la Maison de quartier des Avanchets et les 40 ans de celle des Eaux-Vives, témoignant de la vitalité et de la pérennité du tissu socioculturel genevois, il est permis de croire que cela est possible ! En corolaire, un enjeu central est de disposer de formations initiales et continues de grande qualité, aptes à prendre en compte les problématiques contemporaines dans une perspective prospective et ouverte. Or, à ce jour, la pénurie de personnes qualifiées sur le marché du travail devient criante et peut amener des difficultés autant sur le plan du recrutement que sur celui de la pertinence des actions. Le secteur social, au sens large, est concerné. Renforcer l’attractivité du métier devient donc prioritaire. Ce sera, parmi d’autres éléments, un objectif clé en 2025. Mise à feu du Bonhomme hiver. Jardin Robinson d’Onex © Eric Roset RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 9
Cette nouvelle feuille de route s’articule autour de six objectifs stratégiques, qui structureront les actions de la Fondation ces prochaines années. MOBILISER LES COMPÉTENCES DE LA JEUNESSE L’appétence à la vie, l’envie d’apprendre, l’apprentissage du collectif ou encore le travail sur l’altruisme sont autant de leviers pour travailler les vulnérabilités et favoriser l’inclusion sociale et socioprofessionnelle de la jeunesse. Ceci se construit à partir de la valorisation des compétences des jeunes et en leur offrant les espaces d’expressions nécessaires pour renforcer leur capacité d’être acteurs de leur devenir. La Fondation porte une attention particulière aux jeunes qui quittent prématurément le secondaire II chaque année sans retourner en formation à moyen terme. RENFORCER L’INCLUSION SOCIALE Le bien-vivre ensemble passe par un plus grand respect des différences, notamment le genre, l’identité de genre, les croyances, l’âge, l’orientation sexuelle, l’origine, la fragilité psychique ou le handicap, ceci sur les plans individuel, collectif et communautaire. La stigmatisation et la discrimination sont des phénomènes encore trop courants qui doivent être combattus par la formation, l’information et la reconnaissance de ces différences, la valorisation de toutes les cultures et la démocratisation de l’accès à la culture. La population genevoise est plurielle. Cette caractéristique est une richesse qu’il est nécessaire de cultiver et de renforcer face aux tentatives de repli identitaire pour permettre à chacun et chacune de trouver sa place dans la société genevoise et de renforcer une égalité nécessaire et intergénérationnelle. FAVORISER LES DYNAMIQUES DANS LES QUARTIERS EN MUTATION Le Canton de Genève observe un mouvement de densification des quartiers existants, de construction de nouveaux quartiers et un besoin d’adaptation aux changements climatiques et démographiques, qui s’intensifieront ces prochaines années. En relation avec le Canton et les communes, la Fondation est attentive à la prise en compte des besoins des habitant·es et au développement d’actions de cohésion sociale. RENFORCER LA PARTICIPATION ET L’ENGAGEMENT CITOYEN L’engagement citoyen est une nécessité dans une démocratie. Quelle que soit la cause, la mobilisation individuelle et collective est une force qui permet un changement et qui donne la possibilité d’une expression des problématiques perçues ou rencontrées. Le renforcement et la valorisation de la participation citoyenne permettent à toute personne ou groupe de personnes de jouer un rôle actif dans les actions d’animation du quartier et leur donnent les moyens d’agir sur leur environnement proche et leur qualité de vie, en tenant également compte des impératifs de transition écologique (axe 7 du Plan climat cantonal 2030). L’animation a ainsi un rôle fondamental à jouer dans le développement de la capacité individuelle et collective à s’exprimer, que ce soit dans une démocratie représentative ou participative, en nourrissant le sentiment d’appartenance. D’entente entre le Conseil de fondation et le Département de la cohésion sociale, au nom du Conseil d’État, un nouveau contrat de prestations a été élaboré pour la période allant de 2025 à 2029. Construit sur les acquis des années précédentes mais surtout en fonction de l’évolution des besoins en animation socioculturelle, ce document précise l’orientation stratégique de la Fondation et de ses partenaires. DE NOUVEAUX OBJECTIFS STRATÉGIQUES POUR LA FONDATION RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 10
PRÉVENIR LES VIOLENCES La prévention des violences, telles que le sexting, le harcèlement, les violences interpersonnelles, le racisme ou encore la radicalisation, passe par le rappel du cadre et l’amélioration du rapport à l’autre en vue de permettre aux jeunes de s’inscrire pleinement dans une vie sociale et affective. Il est relevé que ces actes sont constitutifs d’atteintes à la santé psychique et physique et qu’ils sont en augmentation, en particulier auprès des plus jeunes. En partant du rapport de confiance établi avec la libre adhésion, la Fondation dispose d’un levier favorisant l’amélioration de la qualité des rapports interpersonnels, dans une perspective de considération et de prise de conscience de la valeur de chaque individu. PARTICIPER ACTIVEMENT À L’ÉVOLUTION DES POLITIQUES PUBLIQUES Par sa place privilégiée entre les populations, les associations de centres, les communes et le Canton, par son expertise et son rôle particulier d’observatrice des évolutions sociales locales dans son domaine d’action, la Fondation participe activement à l’évolution des politiques publiques recouvrant ses champs d’activités, en lien avec ses partenaires, ainsi qu’à la cohérence et à la complémentarité des dispositifs en découlant. Stand de crêpes pour financer un projet de rencontres interculturelles en Ouganda. TSHM Vernier © Eric Roset RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 11
© Eric Roset LA MISSION Les Olympiades aux Libellules. TSHM Vernier La FASe est une fondation de droit public qui a pour mission, d’une part, de garantir une politique cohérente sur l’ensemble du canton en matière de centres de loisirs et de rencontres, maisons de quartier, jardins Robinson et terrains d’aventures et, d’autre part, de gérer le travail social hors murs (TSHM) ainsi que différents projets spécifiques. Le fonctionnement de la Fondation est basé sur un partenariat permettant la mise en œuvre d’actions socio-éducatives et socioculturelles pour lesquelles chaque partenaire apporte ses capacités et ses compétences, ainsi qu’un intérêt partagé à ce qu’elles se réalisent. La Fondation est gérée par un Conseil de fondation comprenant des représentant·es de quatre partenaires : le Canton, les communes, les associations de centres, regroupées dans la Fédération des centres de loisirs et de rencontres (FCLR), et le personnel. Le Canton et les communes ont un rôle complémentaire de soutien aux activités de la Fondation tant en ce qui concerne les activités des centres que celles du travail social hors murs. Le département de tutelle est le Département de la cohésion sociale (DCS) et la liaison fonctionnelle est assurée par la direction générale de l’Office de l’action, de l’insertion et de l’intégration sociales (OAIS). Conformément à la loi J 6 11, les activités de la Fondation ont pour objectifs la prévention et la promotion de la qualité de vie. Les actions socio-éducatives, associatives et socioculturelles s’inscrivent ainsi dans une finalité de prévention des exclusions et des tensions sociales, et se matérialisent par des programmes d’animation poursuivant les objectifs généraux suivants : » favoriser l’intégration sociale, en développant des actions auprès de et pour toutes les catégories de la population, » favoriser une citoyenneté active, en offrant un cadre propice au renforcement du sentiment d’appartenance au tissu local, tout en permettant un engagement social de la population résidant sur le canton, » répondre aux demandes locales appartenant à ses domaines d’action, en favorisant la mise en lien de ces demandes et des solutions possibles, que ce soit sur le plan individuel ou institutionnel. Enfin, et en tant qu’institution, la Fondation se doit de : » contribuer à l’identification des évolutions sociales et leur diffusion auprès de ses partenaires, » renforcer les pratiques et les compétences de ses collaborateurs et collaboratrices, » renforcer les partenariats sur le plan local, communal, cantonal et régional. RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 12
LES ACTIONS SOCIO-ÉDUCATIVES ET SOCIOCULTURELLES DÉVELOPPÉES PAR LES STRUCTURES D’ANIMATION Chaque centre et équipe hors murs (TSHM) définit son action en fonction des particularités du contexte local. Les professionnel·les de l’animation mènent une observation fine des réalités sociales pour en repérer les problématiques émergentes dans une finalité de prévention des exclusions et des tensions sociales. L’ancrage local – en particulier au niveau d’un quartier – de l’animation socioculturelle permet de favoriser la cohésion sociale, le développement des liens sociaux et la solidarité, dans une perspective du mieux-vivre ensemble. LES PRINCIPES D’ACTION Les actions s’adressent à tous et toutes, sans discriminations, avec une attention particulière pour les enfants, les jeunes et les familles en situation de vulnérabilité, pour favoriser leur intégration sociale. AVEC ET AU SERVICE DES POPULATIONS Les activités mises en œuvre suscitent : » la libre adhésion, » la participation, » la solidarité, » le changement social, » la valorisation de la culture et des populations. LES PUBLICS Les équipes d’animation s’adressent à différents groupes de population : » les enfants d’âge primaire, » les adolescent·es, » les jeunes adultes (18-25 ans), » les adultes, » le tout public (mélange de générations). LES ACTEURS ET ACTRICES DE L’ANIMATION » les professionnel·les de l’animation (animatrices, assistants socio-éducatifs, monitrices et ludothécaires) en contact direct avec les publics, » les membres bénévoles de comités des associations de centres. LES LIEUX DE RENCONTRE Dans les centres : maisons de quartier, centres de loisirs et de rencontres, centres d’animation, d’échanges interculturels ou d’expression créatrice, terrains d’aventures, jardins Robinson, ludothèques... Les rues et les quartiers RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 13
UNE MOSAÏQUE D’ACTIONS ACCUEIL LIBRE L’accueil libre est au centre des actions: accueil libre pendant et hors périodes scolaires et permanences d’accueil. Au-delà d’une activité, l’accueil est une attitude: recevoir les personnes sans jugement, avec empathie et intérêt pour qui elles sont, et favoriser la rencontre et la solidarité. Chacun·e peut fréquenter l’accueil libre à son rythme et sans engagement. L’accueil libre est une porte d’entrée pour connaître les usager·ères, coconstruire des projets d’activités et repérer les éventuelles difficultés. SPORT POUR TOUS ET TOUTES Le Sport pour tous et toutes en accueil libre permet de jouer, de développer ses aptitudes physiques et psychiques dans un groupe et de construire une relation à l’adulte à travers le partage d’une activité. C’est également un précieux outil de prévention et de repérage précoce pour les professionnel·les. ACCOMPAGNEMENT COLLECTIF L’accompagnement collectif est un outil largement utilisé par les équipes. Il permet à des adolescent·es et jeunes adultes d’imaginer puis de construire des projets (sorties, projets associatifs ou humanitaires, séjours à l’étranger, organisation d’événements). Les équipes privilégient l’autonomie des participant·es. PRÉSENCE QUARTIER ET COMMUNE Une des caractéristiques de l’animation socioculturelle est de se rendre accessible aux différents publics et d’aller à leur rencontre. C’est l’essence du travail social hors murs et c’est également le fait de nombreux centres qui investissent l’espace public. Cette présence dans les quartiers contribue à les rendre vivants, à activer les solidarités, à prévenir les disputes de voisinage en encourageant les interactions de manière créative, ludique et festive. ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUEL L’accompagnement individuel comprend la proposition de stages d’expérience professionnelle ou de chantiers éducatifs de plus longue durée pour des ados ou jeunes adultes sans formation initiale complétée. Ces initiatives visent à les aider à reprendre un rythme d’apprentissage et à acquérir des compétences essentielles en vue d’une insertion professionnelle. Des jeunes ou des familles viennent également exprimer leurs difficultés. L’écoute attentive, la proposition d’outils concrets ou l’orientation vers les structures spécialisées font partie intégrante du travail des animateurs et animatrices. 4765 JEUNES ACCOMPAGNÉ·ES SUR LEURS DIFFICULTÉS 69 009 HEURES D’OUVERTURE EN ACCUEIL LIBRE 19 797 HEURES DE PRÉSENCE RUE 3241 HEURES D’OUVERTURE EN ACCUEIL LIBRE DE SALLES DE SPORTS +1700 PROFESSIONNEL·LES ET +400 BÉNÉVOLES À L’ÉCOUTE DES BESOINS ET DES ENVIES DES DIVERS PUBLICS RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 14
MERCREDIS AÉRÉS Les mercredis aérés s’adressent aux enfants de 4 à 12 ans. Les activités sont proposées sur inscription pour la totalité de l’année scolaire. Elles permettent de renforcer la vie en collectif. SÉJOURS ET CAMPS Les séjours et camps sont principalement à destination des adolescent·es et des jeunes adultes mais aussi des familles. Les projets partent des jeunes et les équipes d’animation sont là pour les accompagner dans la réalisation. Un projet ne se limite en général pas au temps du séjour, l’avant et l’après sont déterminants. Quelques exemples : action d’entraide ou humanitaire, séjour de rupture, de remobilisation ou de dépassement de soi, camp découverte dans une ville ou en bord de mer. CULTURE, ACTIONS COLLECTIVES ET ÉVÉNEMENTS La promotion de la culture et son accès sont des composantes essentielles de l’animation socioculturelle. Un accent est mis sur le développement des cultures urbaines auprès de la jeunesse. Concerts, spectacles, performances artistiques en salle ou en plein air, par des professionnel·les ou des jeunes fréquentant les locaux en gestion accompagnée. Faire découvrir les spécialités culinaires de son pays et partager un repas lors d’une manifestation est aussi un important vecteur d’intégration sociale. Les occasions de réunir la population sont nombreuses : fête de quartier, La ville est à vous, fête du Bonhomme hiver… COURS ET ATELIERS Favoriser l’expression passe par la mise à disposition de cours et d’ateliers destinés aux différentes populations. Les centres organisent eux-mêmes certaines activités ou mettent leurs locaux à disposition. Exemples : cours de français pour migrant·es, ateliers créatifs et d’expression, stages liés au mouvement et à la santé… SORTIES ET VISITES Les sorties et visites concernent les enfants, les ados et les familles. C’est l’occasion de fédérer un groupe en partageant une activité : visite d’une exposition ou d’un musée, sortie nature… Les animateurs et animatrices soutiennent les projets émanant des usager·ères. CENTRES AÉRÉS Les centres aérés sont présents depuis plus de 50 ans sur le canton et proposés durant les vacances scolaires. Ils sont l’occasion, pour les enfants et parfois pour des adolescent·es, de sortir de leur lieu de vie quotidien, d’explorer de nouveaux espaces, de se faire de nouveaux ami·es et de découvrir des activités ludiques ou culturelles. 91 570 PARTICIPANT·ES SUR L’ENSEMBLE DES ACTIONS CULTURELLES 11 665 HEURES DE COURS OU D’ATELIERS POUR 2233 PARTICIPANT·ES 333 JOURS DE CAMPS 562 OCCASIONS DE DÉCOUVRIR 14 025 PLACES POUR CINQ JOURS DE BONHEUR 1326 JOURNÉES AÉRÉES ORGANISÉES POUR 1372 ENFANTS CHAQUE JOUR RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 15
LES ÉQUIPES SUR LES TERRAINS 80 ÉQUIPES EN GESTION ET DÉVELOPPEMENT 19 ÉQUIPES EN PRESTATION RH POUR PLUS D’INFORMATIONS, CONSULTEZ NOTRE SITE WEB En 2024, la Fondation a assuré la responsabilité de 99 équipes en partenariat avec les associations de centres, les partenaires institutionnels, le Canton et les communes. MAISONS DE QUARTIER 24 ÉQUIPES CENTRES DE LOISIRS ET DE RENCONTRES 18 ÉQUIPES LUDOTHÈQUES ET LUDOBUS 17 ÉQUIPES TRAVAIL SOCIAL HORS MURS 18 ÉQUIPES ASSOCIATIONS CONVENTIONNÉES 2 ÉQUIPES JARDINS ROBINSON ET TERRAINS D’AVENTURES 7 ÉQUIPES DISPOSITIFS D’ANIMATION 8 ÉQUIPES APPUI AUX PERSONNES MIGRANTES 2 ÉQUIPES COORDINATION ET SUPPORT 3 ÉQUIPES » MOYENS AUDIOVISUELS » SECRÉTARIAT GÉNÉRAL » SECRÉTARIAT PERMANENT DE LA FCLR RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 16
LE SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Le Collège de direction assume la gestion opérationnelle et traite de l’ensemble des questions en relation. Il est composé de la Direction finances et administration, de la Direction opérationnelle et de la Direction ressources humaines, sous la responsabilité du secrétaire général. Le Collège opérationnel rassemble les coordinateurs et coordinatrices région, la déléguée au suivi des situations complexes et des supervisions et la chargée de communication, sous la responsabilité du directeur opérationnel. Le secrétaire général y assiste. Ce collège prend en compte les éléments en relation avec les terrains et assure une unité d’ensemble. En outre, il se réunit régulièrement avec l’équipe de coordination de la Fédération des centres de loisirs et de rencontres (FCLR). Organigramme au 31.12.2024 RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 17 Assistante de direction Pôle Formation et Administration Laurence Marmoux Assistante de direction Sandra Vesselier Assistante de direction Pôle RH Elisabete Silva Secrétaires réceptionnistes Siham Belahbib Romaine de Nando Directrice finances et administration Françoise Sublet Secrétaire général Yann Boggio Directeur opérationnel Arnaud Moreillon Chargée de formation Charlotte Morand Chargée de recrutement Priscilia Bornot Gestionnaire systèmes RH Labib Sultan Gestionnaires admin & assurances Anne Beauvoir Kalyan Singh Gestionnaires RH Kelly de Jesus Laïla El Begri Marilia Veloso Kevin Yildirim Conseil de fondation Charles Beer, président Bureau Coordinateur région Lac-Jura Omar Azzabi – Coordinatrice région Vernier Laure Grivet – Coordinateur·trices région Ville de Genève et Carouge Erkan Mustafi Nadège Tuccio – Coordinateur région Rhône Matthias Mätzler – Coordinateur région Aire Guy Musy – Coordinatrice région Lac-Salève Paola Ferretti – Coordinatrice région projets transversaux Floriane Mazuet – Assistante de direction Noémi Foehr – Assistante administrative Joanna Pittet Secrétaires comptables Jehan Baazaoui Shirley Bernard Tania Bloch Muheim Thomas Bosshard Florence Fragnière Philippe Glauser Silvia Soares Dimitri Sublet Chargée de communication Valérie Romy Alvite Commission des finances Martin Staub, président Déléguée au suivi situations complexes et supervisions Noémi Steininger Directeur ressources humaines Vincent Grattard
CARTOGRAPHIE DES ACTIONS RÉGION LAC-JURA SIX CENTRES SIX ÉQUIPES HORS MURS Centres : centre de rencontres Le Rado (Versoix), Colore Ta Ville (Versoix), centre de loisirs et de rencontres du Grand-Saconnex, centre de loisirs de Meyrin - Maison Vaudagne, Espace Undertown (Meyrin), jardin Robinson de Meyrin Équipes TSHM : Bellevue, Genthod, Grand-Saconnex, Pregny-Chambésy, Transit (Meyrin), Versoix Autre dispositif : Grève Nautique* (Versoix) Sept communes : Bellevue, Collex-Bossy, Genthod, Grand-Saconnex, Meyrin, Pregny-Chambésy Versoix Coordination : Matthieu Forest remplacé par Omar Azzabi RÉGION VERNIER NEUF CENTRES UNE ÉQUIPE HORS MURS Centres : jardin Robinson du Lignon, l’ABARC, maison de quartier d’Aïre-Le Lignon et La Carambole, maison de quartier de Vernier - Le Quart’île, maison de quartier des Avanchets, maison de quartier des Libellules, maison de quartier et jardin Robinson de Châtelaine-Balexert - ChâBal, maison des jeunes de l’Éclipse Équipe TSHM: Vernier Autre dispositif : Café des possibles (quartier de l’Étang) Une commune : Vernier Coordination: Angelo Torti remplacé par Laure Grivet RÉGION VILLE DE GENÈVE ET CAROUGE DIX-NEUF CENTRES UNE ÉQUIPE HORS MURS Centres : association pour l’animation des Grottes, des Cropettes et de Monbrillant - pré en bulle, association Rinia Contact - ARC (Animation Rencontre Culture), centre de rencontres des Eaux-Vives - La Source, centre de rencontres les Créateliers, espace créatif Le Chalet, espace de rencontres et d’activités pour adolescents ATB, maison de quartier des Acacias, maison de quartier Asters-Servette, maison de quartier de Carouge, maison de quartier de Champel, maison de quartier Chausse-Coq, maison de quartier des Eaux-Vives, maison du quartier de la Jonction, maison de quartier La Concorde, maison de quartier des Pâquis, maison de quartier de Plainpalais, maison de quartier de Saint-Jean, maison de quartier de Vieusseux, Ô P’tit-Sac Équipe TSHM: Carouge Deux communes : Ville de Genève et Carouge Coordination : Erkan Mustafi et Nadège Tuccio RÉGION RHÔNE DEUX CENTRES QUATRE ÉQUIPES HORS MURS Centres : jardin Robinson d’Onex, jardin Robinson et centre de rencontres d’Avully Équipes TSHM: BUPP Bernex-Champagne, BUPP Confignon-Onex, Dardagny, Satigny Autres dispositifs : mercredis aérés et centre aéré d’été de Bernex, fête des vendanges Russin Treize communes : Aire-la-Ville, Avully, Avusy, Bernex, Cartigny, Chancy, Confignon, Dardagny, Laconnex, Onex, Russin, Satigny, Soral Coordination : Matthias Mätzler et Floriane Mazuet (Dardagny et Satigny dès le 1.8.24) RÉGION AIRE SEPT CENTRES DEUX ÉQUIPES HORS MURS Centres : centre de rencontres et de loisirs Le Locados (Plan-les-Ouates), jardin d’aventures de Plan-les-Ouates, maison de quartier du Plateau, maison de quartier Sous l’Étoile, maison de quartier Villa Tacchini, terrain d’aventures Lancy- Voirets, terrain d’aventure du Petit-Lancy Équipes TSHM: B2P (Bardonnex, Perly-Certoux et Plan-les-Ouates), Lancy Autres dispositifs : centre aéré d’été de Compesières (Bardonnex), La Boîte (quartier La Chapelle-Les Sciers), dispositif Lancy-Pont-Rouge Quatre communes : Bardonnex, Lancy, Perly- Certoux, Plan-les-Ouates Coordination : Guy Musy RÉGION LAC-SALÈVE SIX CENTRES QUATRE ÉQUIPES HORS MURS Centres : centre de loisirs de Veyrier, La Rampe (Meinier), le Point d’Interro (Collonge-Bellerive), maison de quartiers de Chêne-Bourg - Le Spot, centre de rencontres et de loisirs de Chêne-Bougeries - Passage 41, maison des quartiers de Thônex Équipes TSHM: Arve-Lac, Chêne & Co (ChêneBourg, Chêne-Bougeries, Cologny), Salève, Thônex Autre dispositif : accueil ados à Thônex Dix-sept communes : Anières, Chêne-Bougeries, Chêne-Bourg, Choulex, Collonge-Bellerive, Cologny, Corsier, Gy, Hermance, Jussy, Meinier, Presinge, Puplinge, Thônex, Troinex, Vandœuvres, Veyrier Coordination : Paola Ferretti et Floriane Mazuet (Thônex dès le 1.8.24) * Cette activité est financée par toutes les communes genevoises. RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 18
Hermance Anières Corsier Collonge-Bellerive Meinier Jussy Choulex Cologny Vandœuvres Puplinge Thônex Chêne-Bourg Chêne-Bougeries Veyrier Troinex Carouge Presinge Gy Bardonnex Perly-Certoux Plan-les-Ouates Confignon Bernex Soral Laconnex Avusy Chancy Avully Cartigny Aire-la-Ville Russin Dardagny Satigny Onex Grand-Lancy Petit-Lancy Ville de Genève Vernier Meyrin Grand-Saconnex Bellevue Genthod Collex-Bossy Versoix Pregny-Chambésy Jardin Robinson / Terrain d'aventures Maison de quartier Centre de rencontres / Centre de loisirs Autres dispositifs Zone d'action des équipes de travail social hors murs (TSHM) RÉGION LAC-JURA RÉGION VERNIER RÉGION VILLE DE GENÈVE ET CAROUGE RÉGION RHÔNE RÉGION AIRE RÉGION LAC-SALÈVE À ceci s’ajoutent une équipe TSHM dédiée à l’accompagnement du public RMNA et ex-RMNA (requérants mineurs non accompagnés), seize ludothèques, deux ludobus, deux associations conventionnées et nombre de projets spécifiques. RAPPORT ANNUEL 2024, FONDATION 19
Une gargouille, des inscriptions en latin, une tour et une maison sur cinq étages aux multiples salles : tous les ingrédients étaient réunis pour créer un Escape Game mémorable. C’est le défi que se sont lancé Hakan Marty et Suzanne Zufferey, tous deux animateur et animatrice à la Maison de quartier de Plainpalais. L’histoire révélera par la suite que l’un n’aimait pas les Escape Game et que l’autre n’en avait jamais fait ! DE L’IDÉE À LA CRÉATION Le projet est né de la fusion de deux visions : celle d’une professionnelle désireuse de créer un grand jeu immersif dans la maison de quartier et celle d’un nouveau collègue inspiré par un « labyrinthe de la peur » découvert au Québec. Le binôme a conçu deux parcours distincts : l’un au rez-de-chaussée pour les enfants, centré sur l’histoire du vieux sorcier Blavignac l’Ensorceleur, un homme étrange et mystérieux, et l’autre s’étendant du 1er au 4e étage jusqu’à la tour, destiné aux préados, ados et adultes. Ce second parcours proposait un univers différent à chaque niveau : « les ombres du passé», « la cuisine maudite», « la chambre de la malédiction» et « l’antichambre de la Créature». Les participant·es devaient résoudre des énigmes pour progresser d’étage en étage et finalement lever la malédiction qui pesait sur la Tour. Nous avons imaginé des groupes de six personnes qui entraient toutes les 45 minutes après avoir craqué un code d’accès. Ils étaient accueillis par des personnages qui les guidaient à travers les étages, où d’autres figures tout aussi effrayantes, énigmatiques, voire carrément flippantes les attendaient. Une ambiance sonore créée par un stagiaire et des décors sombres plongeaient les participant·es dans une tension palpable. La sortie s’effectuait par la tour, où se cachaient des créatures angoissantes. UNE MOBILISATION COLLECTIVE REMARQUABLE La préparation a nécessité trois réunions, un travail individuel conséquent et cinq jours d’installation. Les décors provenaient des greniers des voisin·es, de l’équipe d’animation, d’ami·es ainsi que d’éléments trouvés dans la maison ou achetés spécialement pour l’occasion. Le samedi 2 novembre, dès le matin, 23 bénévoles (habitant·es, ami·es, adolescent·es du quartier) ainsi que quatre jeunes stagiaires et des partenaires (troupe d’impro de Plainpalais, troupe d’impro Rainbow…) se sont réunis pour finaliser l’événement : distribution des rôles, costumes, maquillage et test grandeur nature. L’équipe croise les doigts pour que tout fonctionne, que le rythme soit bon, que les énigmes soient difficiles, mais réalisables. Puis, à partir de 15h, les premiers groupes arrivent, suivis une heure plus tard par les premiers sourires, les remerciements et les «c’est quand que vous en refaites un autre ? ». UN SUCCÈS QUI APPELLE UNE SUITE Plus d’une centaine de personnes ont participé à cet Escape Game entièrement gratuit. Un Escape Game qui n’a pas à rougir de ce qui se fait dans les salles dédiées à cette activité et pas toujours abordable. Le technicien, Alvar, a assuré toute la partie technique, l’éclairage et le son, tandis que la secrétaire sociale, Marie-Jo, a tenu brillamment un rôle tout au long du jeu. Deux moniteurs ont été engagés pour l’occasion, l’un pour l’installation, et le second, le jour même, pour maquiller chaque acteur et actrice selon son rôle. Des «petits jobs » financés par les TSHM de la Ville ont également contribué au maquillage des enfants. Quand une maison de quartier se transforme en un immense Escape Game, la magie opère ! À Plainpalais, l’équipe d’animation et une trentaine de bénévoles ont relevé le défi de concevoir une aventure immersive et palpitante, où les participant·es ont dû déjouer énigmes et sortilèges pour lever la malédiction de la Tour. Une mobilisation collective exemplaire qui a offert à plus d’une centaine de personnes une expérience inoubliable. LA TOUR MYSTÉRIEUSE : UN ESCAPE GAME QUI RASSEMBLE RAPPORT ANNUEL 2024, ACTIONS 20
Les jeunes du quartier ont aussi été mis en avant en assurant l’accueil du public ou en tenant un rôle. Cela a permis d’améliorer leur image auprès du public. Des membres du comité ont soutenu cette aventure, notamment Joe qui a géré l’Escape Game des enfants avec sa compagne. D’autres ont participé en tant que joueurs et joueuses ou sont venu·es admirer la transformation de la maison. Cet événement a créé de belles occasions de rencontres. Les personnes s’inscrivaient pour une tranche horaire sans savoir qui d’autre serait présent, invitant à la collaboration pour résoudre les énigmes. La maison, ainsi transformée, a également pu être découverte ou redécouverte sous un angle complètement nouveau. Cela nous a donné une chance supplémentaire de présenter notre métier de l’animation de manière différente. Une deuxième édition se profile, forte des enseignements de la première. Elle devrait se tenir sur un week-end complet au vu de l’investissement considérable requis. Nous hésitons encore entre renouveler l’expérience d’un Escape Game ou créer une Murder Party. Cette prochaine édition sera co-créée avec les habitant·es et les troupes d’improvisation qui utilisent les locaux à l’année, dans une volonté d’élargir davantage les partenariats. Hakan Marty, animateur socioculturel et Suzanne Zufferey, animatrice socioculturelle Plus d’une centaine de personnes ont participé à cet Escape Game entièrement gratuit. Un Escape Game qui n’a pas à rougir de ce qui se fait dans les salles dédiées à cette activité. Déco réalisée au 2e étage Affiche de l’événement © MQ Plainpalais RAPPORT ANNUEL 2024, ACTIONS 21
22 Le projet Équinoxe est né d’un constat et d’une demande exprimée par de nombreux jeunes adultes, en particulier ceux âgés de 18 à 25 ans résidant aux Avanchets. La Maison des Jeunes de l’Éclipse, aux côtés de plusieurs partenaires communaux tels que les Correspondants de Nuit (CN) et le Service de la cohésion sociale (SCS), a observé que ces jeunes se retrouvaient souvent livrés à eux-mêmes, sans soutien adapté à leurs besoins et interrogations. Plus d’une vingtaine d’entre eux ont même exprimé un profond sentiment d’isolement et un besoin d’accompagnement. Afin de répondre à cette situation, une réflexion collective entre les usagers et l’équipe d’animation a été menée. Les discussions ont mis en évidence le besoin d’un accompagnement lors du passage à la majorité et à la vie active. Il est apparu essentiel de leur permettre de rencontrer et d’échanger avec des personnes ressources extérieures lors de soirées thématiques. HUIT SOIRÉES THÉMATIQUES L’équipe d’animation s’est alors rapprochée de diverses structures, tant communales que cantonales, pour construire un programme en phase avec leurs attentes. Au total, huit soirées thématiques ont été organisées, rassemblant chacune une dizaine de participants. » Emploi (deux soirées) : Appréhender le marché du travail à travers des ateliers et des rencontres avec des personnes ressources. Chaque jeune a reçu un kit de départ pour l’aider dans ses démarches. Partenaires : Délégation à l’emploi de Vernier, Cap Formations, Fondation IPT et son programme Jeunes@Work, Qualife » Assurances : Comprendre le fonctionnement des assurances (LAMal, AVS…). Des brochures explicatives avec des liens facilement accessibles ont été mises à disposition. Partenaire : Barbara Lucas, enseignante à la HETS-Genève » Prévention sexuelle : Offrir un espace de dialogue et de questionnement. Partenaires : Unité de santé sexuelle et planning familial (USSPF), TSHM Vernier » Impôts : Informer sur le fonctionnement et l’obligation de payer ses impôts. Chaque participant est reparti avec les coordonnées de la personne de contact de la commune permettant un accompagnement gratuit pour remplir sa fiche d’imposition. Partenaire : Action impôts Vernier » Table ronde (deux soirées) : Donner la parole aux jeunes pour mieux cerner leurs besoins. Ces discussions ont abouti à la création des soirées «Ligue des Champions», rassemblant une quinzaine de personnes chaque soir de match. Pas de partenaire externe » Film documentaire préventif « Derrière nos écrans de fumée» : Sensibiliser aux dérives de l’utilisation des smartphones. Pas de partenaire externe À Vernier, de nombreux jeunes se sentent livrés à eux-mêmes face aux défis de la majorité et de l’entrée dans la vie active. À leur écoute et en collaboration avec les acteurs locaux, la Maison des Jeunes de l’Éclipse a lancé Équinoxe : des soirées à thème sur des sujets essentiels comme l’emploi, les assurances ou encore la prévention. Retour sur une initiative qui a su créer du lien et offrir des outils concrets pour l’avenir. ÉQUINOXE : DES SOIRÉES POUR RENFORCER L’AUTONOMIE DES JEUNES ADULTES * Fonds interne d’appui à la mise en œuvre de la politique de cohésion sociale en milieu urbain, réservé aux communes éligibles selon le Centre d’Analyse Territoriale des Inégalités (CATI-GE), via les fonds propres FASe. Note : Dans cet article, la forme masculine a été utilisée par souci de simplicité, étant donné que le public était majoritairement masculin. RAPPORT ANNUEL 2024, ACTIONS
23 INTÉRÊT DES PLUS JEUNES L’équipe d’animation a vite constaté que ces soirées, initialement destinées aux majeurs, suscitaient aussi l’intérêt des plus jeunes (12-17 ans). Ainsi, plusieurs soirées thématiques ont été intégrées aux accueils du vendredi soir, ouverts aux 12-20 ans. Ces rencontres ont permis d’aborder des sujets, tels que le racisme, le sexisme ou encore les comportements à risque liés à la consommation de stupéfiants. Celles-ci ont offert une perspective complémentaire à l’approche de l’animation socioculturelle, enrichie par la contribution d’intervenantes et intervenants externes. En 2025, le projet de soirées thématiques se poursuivra à destination des jeunes de 12 à 20 ans. REMERCIEMENTS Un immense merci à l’ensemble des participants ainsi qu’aux partenaires ayant contribué à la mise en place des soirées. Ce projet a pu avoir lieu grâce au soutien de la Ville de Vernier, via un fonds extraordinaire, et du Fonds FACS*. L’équipe d’animation de l’Éclipse TÉMOIGNAGE D’UN PARTICIPANT «Les soirées à thème m’ont permis de discuter de certains sujets que je n’aurais pas pu aborder avec mes potes... Je n’aurais jamais osé aller au planning familial, par exemple. Grâce à certaines soirées, j’ai pu comprendre tout l’administratif qu’un adulte doit gérer : les impôts, les assurances. Et c’est bien que les autres professionnel·les viennent nous rencontrer, parce qu’on n’aurait jamais été les voir. Comme ça, on peut y aller maintenant qu’on les connait. » AILLEURS SUR LE CANTON: ZOOM SUR DEUX ATELIERS DE SENSIBILISATION «Un temps pour soi » à Plan-les-Ouates Dans le cadre de la semaine de la santé mentale 2024, la commune de Plan-les-Ouates, en partenariat avec Le Locados et l’équipe TSHM B2P, a proposé une journée d’ateliers bien-être et estime de soi. Au programme : boxe thaïlandaise, improvisation théâtrale, atelier artistique et mindfulness. L’événement a réuni une vingtaine de participant·es de 15 à 25 ans. Prévention des violences à Chêne-Bougeries Chaque année, l’équipe TSHM Chêne & Co organise des ateliers de prévention des violences auprès des élèves de 10e du cycle de la Gradelle. En 2024, 240 jeunes ont été sensibilisé·es aux différentes formes de violence, à leurs manifestations et aux moyens d’y faire face et de réagir. Ce projet est mené avec l’équipe psychosociale du cycle d’orientation, le centre de loisirs Passage 41 ainsi que la police cantonale et municipale. © L’Éclipse Table ronde avec et pour les jeunes, pour mieux cerner leurs besoins RAPPORT ANNUEL 2024, ACTIONS
Au cours de l’été 2024, l’équipe TSHM Salève s’est improvisée barman en créant un bar éphémère dans un quartier en pleine transformation. Situé entre la zone villa de Vessy et les nouvelles constructions des Grands-Esserts, le quartier des Beaux-Champs compte 108 logements à loyers modérés. Ce nouveau quartier manque d’espaces de rencontre et certain·es préadolescent·es ont été impliqué·es dans des actes de déprédation à l’encontre de l’EMS – soulignant la nécessité de créer des moments de convivialité et d’échanges positifs. Depuis l’été 2023, des collaborations sont nées entre l’équipe, l’EMS de Vessy et deux foyers de la FOJ : l’un accueille des personnes requérantes d’asile mineures non accompagnées (RMNA) et l’autre est une résidence pour des étudiantes et étudiants non universitaires, des apprenti·es et des jeunes en début de carrière. Un repas canadien suivi d’une projection en plein air a permis de renforcer les liens entre les générations et les cultures. UN BAR ÉPHÉMÈRE EN PLEIN ÉTÉ Le Beaux-Bar a fonctionné du 1er juillet au 31 août 2024. Le Service de la culture de Veyrier a prêté sa roulotte et le Service des routes a apporté un soutien technique. Le Fonds ados-été* a financé l’intégralité des stages XP** et une partie des ressources humaines. Ouvert les mardis et jeudis de 17h à 21h, le bar éphémère a permis d’engager 24 jeunes en stages XP pour un total de 200 heures : habitant·es du quartier et jeunes des deux foyers de la FOJ. La mixité et la provenance des stagiaires ont favorisé l’inclusion et la diversité au sein du projet. L’espace a proposé des crêpes, des boissons fraîches ainsi que des jeux de société pour encourager les interactions entre les adultes, les enfants et les seniors de l’EMS. RENFORCER LES LIENS Le 11 juillet, l’équipe a renouvelé sa soirée repas canadien et cinéma en plein air. Les jeunes des foyers et les résident·es de l’EMS ont préparé ensemble des mets afghans et érythréens, tandis que les enfants ont apporté chips et confiseries. La pluie a forcé tout le monde à se réfugier dans l’EMS, mais cela n’a pas entamé l’ambiance. Musique, danse, jeux, rires et film: tout y était ! La promiscuité a permis la proximité ! Avec plus de 800 personnes sur l’été, soit une moyenne de 50 personnes par soir, le Beaux-Bar est un joli succès. Il a été un lieu de rassemblement et d’échanges, une forme de centralité nouvelle permettant de créer du lien avec les familles, les parents, les enfants et les jeunes. Nous avons pu échanger sur les difficultés que chacun et chacune peut rencontrer quotidiennement, comme l’isolement, les problématiques familiales, les difficultés scolaires, le décrochage scolaire ou l’insertion professionnelle. La mise à disposition de jeux géants et de jeux de société s’est révélée être un excellent outil de médiation tant pour l’équipe TSHM que pour les trois moniteurs et monitrice ou les jeunes en stage XP. Ces jeux ont permis aux stagiaires de disposer d’un cadre dans leur propre environneAu cœur du quartier des Beaux-Champs à Veyrier, une nouvelle initiative a vu le jour : le Beaux-Bar. Plus qu’un simple bar éphémère, ce projet a insufflé une nouvelle dynamique sociale et intergénérationnelle dans un quartier en pleine mutation. Jeux géants installés près du bar, une façon ludique de créer du lien LE BEAUX-BAR, C’EST PAS DES BOBARDS ! © Eric Roset 24 RAPPORT ANNUEL 2024, ACTIONS
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