LIEUX INFINIS : VERS DES ESPACES HYBRIDES, OUVERTS ET NON FINIS La Fondation, en partenariat avec la Maison de l’Architecture de Genève | Pavillon Sicli et le centre interdisciplinaire pour la transition des villes et territoires de la HES-SO Genève (CITÉ), a organisé une journée sur la question du développement des solidarités contemporaines dans un contexte de transformation des villes et des territoires. La réflexion s’est centrée sur le Lieu infini, envisagé comme lieu socioculturel de demain, et s’est située au niveau de l’échelle locale, là même où la responsabilité de l’aménagement des équipements publics de quartier se pense et se construit. L’APPARTENANCE TERRITORIALE Bernard Wandeler, professeur au sein du Département de travail social de la Haute école spécialisée de Lucerne, a centré son discours sur les conditions de l’appartenance territoriale et les formes d’engagement qu’elles supposent. Selon l’intervenant, l’appartenance est un sentiment complexe qui s’inscrit parmi une multitude de référents identitaires. Cette complexité tient à des éléments tels que la pluralité des échelles articulées, les mobilités subies et choisies, ainsi que les expériences, projections et représentations du territoire donné. Il importe donc de réfléchir aux manières de produire des formes de territorialité qui permettent de penser ensemble le rapport que les individus construisent avec l’espace. Comment rendre les territoires attractifs et désirables ? Comment donner aux populations le goût de la rencontre et du partage ? Comment créer un sentiment de connivence et faire naître la volonté commune de participer à un projet solidaire ? LA PARTICIPATION DES PUBLICS Maxime Bondu, artiste et Bénédicte le Pimpec, commissaire d’exposition, ont présenté l’expérience de bermuda, des ateliers de production artistique faisant appel au modèle collaboratif, situés dans le Grand Genève. Leur intervention a notamment porté sur le processus de fondation de ces ateliers, en particulier la nature et la complexité des interactions avec les responsables locaux. Insistant sur leur volonté de ne pas définir le lieu a priori mais de le laisser être défini a posteriori par les usagères et usagers, les deux porteurs de projet ont expliqué avoir fait de l’auto-construction du bâti une expérience collective à laquelle toute personne volontaire a pu participer. La notion de bricolage a revêtu une certaine importance. La participation au chantier a activé des savoir-faire qui ne correspondaient plus au partage professionnel / amateur et qui se dégageaient ainsi des contraintes normatives. Le vouloir agir a autant importé que le pouvoir d’agir. Cela aura supposé un dialogue, une confiance et une vision commune. LE LIEU INFINI COMME HORIZON Céline de Mil, doctorante au sein de l’agence d’architecture Encore Heureux et du laboratoire Environnement Ville Société (CNRS 5600), a déployé une réflexion relative aux méthodes d’émergence des Lieux infinis, terme employé dans l’exposition éponyme lors de la Biennale d’architecture de Venise de 2018. Au-delà de la mixité des usages qu’ils accueillent, les Lieux infinis sont le résultat d’un long processus d’échanges et de négociations entre des acteurs de terrain venus expérimenter in situ et les professionnel·les de l’aménagement urbain. L’intervenante a exposé une série de Lieux infinis, qui sont autant de dispositifs architecturaux singuliers : les Grands Voisins à Paris, la Friche la Belle de Mai à Marseille et, plus particulièrement, l’Hôtel Pasteur à Rennes. Les différents outils ayant permis aux acteurs de la société civile de s’impliquer directement dans la transformation des lieux ont été présentés, tels que l’étude de faisabilité en acte, une programmation ouverte, l’accent porté sur l’identité des lieux plus que sur sa forme architecturale ou encore un chantier Plus de 170 personnes issues des milieux de l’animation, de la politique et de l’aménagement du territoire ont exploré le 17 septembre 2022 le thème des Lieux infinis. Il s’agit d’une première étape sur le chemin de la réflexion sur ce que pourraient être les lieux socioculturels de demain. 27 RAPPORT ANNUEL 2022, ANALYSE
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