CARTE BLANCHE AUX QUARTIERS Parallèlement à la compétition, l’accent est mis sur l’accueil des participants. Une infrastructure de base est pensée avec notamment de bons repas. Chaque lieu l’adapte en fonction de sa réalité. C’est l’occasion de mettre en place un dispositif d’insertion de jeunes en petits jobs et de collaborer avec les associations du quartier. Cette initiative vise à valoriser les compétences des habitant·es, jeunes et moins jeunes, et à promouvoir une image positive de leur quartier. DIMINUER LES TENSIONS La question des tensions inter-quartiers a été d’emblée au centre de nos attentions. Au vu du contexte tendu entre certains quartiers et jeunes, nous voulions agir de façon symbolique et courageuse : montrer que la rencontre est possible, et que tous et toutes (jeunes, travailleurs sociaux, porteurs de projets, habitant·es) ont bien plus de choses en commun et à partager que de raisons de s’affronter. Il est arrivé que des jeunes d’un quartier servent à manger à des jeunes d’autres quartiers avec lesquels des bagarres avaient eu lieu précédemment et avec lesquels des tensions subsistaient parfois. Le fait de nous unir pour mettre en place un tel projet – avec les jeunes et pour eux – est une façon de montrer que nous croyons en eux, en leurs qualités et en leur potentiel. Ils ne sont pas juste des jeunes potentiellement bagarreurs, mais de très bons joueurs de foot, et ils peuvent le montrer sur le terrain en donnant une image positive d’eux-mêmes. Aussi, nous avons rédigé une charte que tous les joueurs ont dû lire et s’engager à respecter. Les capitaines d’équipe ont été convoqués, avant le début du championnat, afin de rappeler ce qui était attendu sur et en dehors du terrain. À la fin de chaque match, nous avons pris une photo de groupe avec les deux équipes. Une manière de rappeler les objectifs clés du projet : rencontre et respect. DEUXIÈME SAISON À travers ce projet, ce sont dix équipes de professionnel·les qui ont appris à travailler ensemble. Cela a été un formidable lieu de partage et d’apprentissage, ainsi que l’occasion de développer une grande intelligence collective. Il faut néanmoins relever un bémol de taille, celui de la participation féminine. Malgré nos efforts, il n’a pas été possible d’avoir des filles dans la compétition. Nous n’abandonnons pas cette idée et souhaitons qu’en 2023 il en soit autrement. Un autre défi est celui de l’autonomisation du projet. Nous aimerions que l’association Gennecy Bricks puisse, grâce aux apprentissages de la première édition, prendre seule les rennes d’un tel projet. Pour le collectif Street Youth League Nelson Brás Goncalves, animateur socioculturel à la Maison de quartier des Pâquis Photo de fin de match © Paolo Lucchesi RAPPORT ANNUEL 2022, ACTIONS 25
RkJQdWJsaXNoZXIy MjE4MDE=