FASe - Rapport Annuel 2022

RAPPORT ANNUEL 2022

Photo de couverture : © amdophoto TABLE DES MATIÈRES FONDATION 05 Éditorial 06 Remerciements 07 Le Conseil de fondation 08 Faits marquants et perspectives 10 La mission 11 Les actions socio-éducatives et socioculturelles développées par les structures d’animation 12 Une mosaïque d’actions 14 Les équipes sur les terrains 15 Le Secrétariat général 16 Cartographie des actions ACTIONS 18 Solidarité avec l’Ukraine 20 Silence et cris du corps : un projet théâtral pour libérer la parole autour du rapport au corps 22 La Place aux Enfants repense l’espace public 24 Street Youth League, la première ligue de foot de rue du canton ANALYSE 26 Lieux infinis : vers des espaces hybrides, ouverts et non finis 30 L’option animation socioculturelle de la HETS : l’apprentissage d’un métier indispensable, complexe et passionnant 32 Violences inter-quartiers RESSOURCES HUMAINES & FINANCES 34 Ressources humaines 38 Formation interne 41 Financement par population et activité 42 Évolution des postes inscrits dans le budget 44 Répartition des ressources entre les partenaires 46 Une stabilité financière retrouvée 48 Bilan au 31 décembre 2022 49 Compte de profits et pertes 2022 50 Rapport de l’organe de contrôle LA FASe MOBILISE LE LANGAGE INCLUSIF DANS CE DOCUMENT POUR FAIRE PROGRESSER UNE REPRÉSENTATION ÉGALE DES GENRES. LE LANGAGE INCLUSIF EST EN CONSTANTE ÉVOLUTION, LES MODALITÉS UTILISÉES DANS CE RAPPORT ANNUEL RESTENT PERFECTIBLES. RAPPORT ANNUEL 2022 3

© Paolo Lucchesi

ÉDITORIAL RENFORCER LA CONSIDÉRATION Dans un temps où les crises se succèdent, il est crucial de réfléchir à nos modes d’action et à nos missions. Certaines sont toujours d’actualité : mobiliser les compétences de la jeunesse, porter attention aux nouveaux quartiers et à ceux qui se transforment, être attentif aux dynamiques sociales et en particulier aux plus vulnérables. Une des grandes questions qui se posent aujourd’hui est celle de la place de la considération. Nous le voyons, la société évolue – en tension, en se polarisant – prise dans des contextes sur lesquels la conscience de la possibilité d’agir devient presque imperceptible. La Fondation n’entend pas en rester à ce constat et agit. D’une part, à travers les actions socioculturelles des centres et des ludothèques, le soin porté aux enfants, l’appui à grandir en sérénité et en faisant l’expérience de ses compétences. D’autre part, avec les équipes TSHM (travail social hors murs), dans leur accompagnement de collectifs et de jeunes en recherche ou en transition dans leur parcours de vie. Ceci est-il suffisant ? Si la prévention de la désinsertion sociale est la finalité de l’ensemble des actions, il nous faut aujourd’hui trouver de nouveaux leviers de changement. La réflexion en cours sur les Lieux infinis en est une, tout comme la recherche de refonte des partenariats entre le Canton, les communes, le personnel et les bénévoles. En effet et depuis 2021, un débat historique agite les composantes de la Fondation à propos de son financement et de sa gouvernance : l’hypothèse d’un transfert de charges du Canton vers les communes. Longuement discuté dans différents cénacles, cette question a trouvé son épilogue au moment où ces lignes sont écrites. Le Conseil d’État entend en effet conserver ses compétences au sein de la FASe, tout en soulignant l’intérêt de poursuivre une réflexion sur les missions de l’animation socioculturelle et de renforcer les actions au profit, par exemple, des nouveaux quartiers, mais aussi en rapprochant l’animation socioculturelle et la politique de cohésion sociale en milieu urbain. Le Conseil de fondation, engagé dans ce débat, tient à rappeler l’importance d’une vision cantonale, assurant des actions en animation socioculturelle adaptées aux contextes rencontrés et cohérentes dans leur finalité de cohésion sociale. C’est ici que le renforcement de la considération interinstitutionnelle et interpersonnelle trouve tout son sens : prendre en compte l’autre, dans toute sa différence, ses contraintes et ses compétences, en toute dignité également. Un chemin à suivre, par et pour tous et toutes. Un très grand merci à celles et ceux qui font vivre l’animation socioculturelle ! Charles Beer Président du Conseil de fondation Anne Hiltpold Vice-présidente Pascal Thurnherr Président de la FCLR Yann Boggio Secrétaire général Tournoi de foot de rue Street Youth League, journée aux Avanchets RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 5

© Corentin Lecoq REMERCIEMENTS LES ACTIONS DE LA FASe SONT SOUTENUES PAR LA RÉPUBLIQUE ET CANTON DE GENÈVE LE CANTON DE GENÈVE, plus particulièrement : M. Thierry Apothéloz, conseiller d’État, Mme Christine Hislaire Kammermann, secrétaire générale, M. Aldo Maffia et M. Nicolas Roguet, respectivement directeur général et directeur de l’Office de l’action, de l’insertion et de l’intégration sociales (OAIS), du Département de la cohésion sociale (DCS) Les directions, offices et services de ce département ainsi que l’Office du personnel du Département des finances et des ressources humaines (DF) LES COMMUNES GENEVOISES, plus particulièrement : Les maires, les conseillères administratives et conseillers administratifs, les adjointes et adjoints des 44 communes qui ont des centres, des actions hors murs ou des actions spécifiques Le comité de l’Association des communes genevoises (ACG), en particulier M. Gilbert Vonlanthen, président, et M. Nicolas Diserens, directeur général La Ville de Genève, en particulier Mme Christina Kitsos, conseillère administrative, les directions du Service de la jeunesse et du Service des écoles et institutions pour l’enfance Le personnel des administrations communales LES ASSOCIATIONS DE CENTRES, plus particulièrement : Les présidences et les membres bénévoles des 47 comités Le comité de la Fédération des centres de loisirs et de rencontres (FCLR) LES PROFESSIONNELLES ET PROFESSIONNELS, plus particulièrement : Les équipes en centres, en travail social hors murs ou sur des projets spécifiques Les équipes des ludothèques et des lieux conventionnés Les membres du Secrétariat général Les membres du Secrétariat permanent de la FCLR Les organisations syndicales représentatives du personnel Nous remercions également : Le Département de la cohésion sociale (DCS) dont le Bureau de l’intégration des étrangers (BIE) Le Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS) L’Hospice général La Fondation Michelangelo La Fondation Pasha Une Fondation privée genevoise Leurs contributions ont permis de renforcer et d’expérimenter de nouvelles actions au sein de l’institution. RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 6

Centre aéré d’été de la Maison de quartier et Jardin Robinson de Châtelaine-Balexert LE CONSEIL DE FONDATION POUR LE CANTON (désigné·es par le Conseil d’État) Charles Beer, nommé en qualité de président Mathilde Captyn Frédéric Josselin Rémy Kammermann Monique Othenin-Girard POUR LES COMMUNES (désigné·es par l’Association des communes genevoises – ACG) Anne Hiltpold, nommée en qualité de vice-présidente Karine Bruchez, remplacée par Michel Pomatto Christina Kitsos Nathalie Leuenberger Martin Staub POUR LES ASSOCIATIONS DE CENTRES (désigné·es par la Fédération des centres de loisirs et de rencontres – FCLR) Dominique Blanc Gilles-Olivier Bron Anna Conti Didier Roulet Pascal Thurnherr POUR LE PERSONNEL Absence de représentant·es désigné·es SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FONDATION (nommé par le Conseil de fondation, avec une voix consultative) Yann Boggio RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 7

FAITS MARQUANTS ET PERSPECTIVES Laisser tomber les masques…: un vrai soulagement en début d’année, permettant de retrouver les sourires et les gestes d’affection. La pause fût cependant assez brève et l’actualité géostratégique a pris une place importante dans nos esprits à travers le conflit ukrainien. Très vite, une cellule de coordination cantonale s’est mise en route et les informations nécessaires à la cohérence des différentes actions ont pu circuler. ACCUEILLIR L’été approchant et le nombre de familles réfugiées augmentant, l’institution a pu répondre positivement à l’extension en urgence des places en centres aérés. Après un appel aux centres, 250 places supplémentaires ont été proposées en une semaine, illustrant à merveille la notion de solidarité et l’engagement des équipes en centres. Ce sont 185 enfants ukrainiens et 60 enfants en listes d’attente qui ont ainsi pu bénéficier d’une à deux semaines de loisirs, avec l’aide d’un financement extraordinaire du Département cantonal de la cohésion sociale (DCS) et de la Confédération. L’engagement d’une personne maîtrisant la langue ukrainienne a grandement facilité les liens entre les familles, les enfants et les équipes. Vous retrouverez en pages 18-19 un article à ce propos. PRÉVENIR Un des phénomènes marquants de 2022 aura été l’augmentation des violences inter-quartiers. De mai à décembre, plusieurs bagarres de forte ampleur ont émaillé la vie des quartiers et communes concernées. Elles ont engendré des «matchs retours », des conflits périphériques, des blessés et des conséquences à vie tant sur le plan de la santé que sur le plan pénal. Dans ce contexte tendu, plusieurs centres et équipes TSHM (travail social hors murs) ont développé sur les terrains trois approches. D’une part, une accentuation nette des interventions conjointes dans les cycles d’orientation en prévention universelle, en collaboration avec la police cantonale. D’autre part, des actions en prévention indiquée auprès des groupes de jeunes concernés et connus, et bien entendu des actions en réduction des risques au moment ou juste après les affrontements. Cette évolution défavorable a fait et fera l’objet d’un suivi attentif entre la Fondation, la police de proximité cantonale, la brigade des mineur·es et le Service de la jeunesse de la Ville de Genève – toujours dans l’intérêt de la jeunesse et dans une optique de limiter les dégâts. Également dans le registre de la prévention, les formations internes ont pu redémarrer. Les sujets sont choisis démocratiquement par un vote interne des équipes sur une liste proposée par elles-mêmes. Ainsi, la place de l’animation socioculturelle dans les nouveaux quartiers, l’appui à apporter aux jeunes en décrochage ou encore le travail avec les communautés invisibles et vulnérables ont été au centre de l’attention. Ce travail commun de définition des thématiques, au plus près des vécus et perceptions des équipes, se poursuivra évidemment dans les années à venir. CONSTRUIRE DEMAIN À quoi ressemblera une maison de quartier en 2030? Quelles dynamiques de quartiers ? Quels enjeux de participation citoyenne? Quelles dynamiques autour des différents usages possibles d’un lieu pour demain? Tel était l’enjeu des réflexions menées, en septembre 2022, autour des Lieux infinis, dont un compte-rendu succinct du premier acte figure en pages 27-29. Ces réflexions sont aujourd’hui nécessaires pour envisager les possibles avec les populations et favoriser leur ancrage au territoire et leur place en tant qu’actrices des évolutions sociales qui nous attendent. En particulier, les Rencontres de la longue vie, dont la première édition s’est tenue en 2022, ont rassemblé nombre de partenaires très différents autour des questions cruciales de solidarité intergénérationnelle face au défi majeur de la vieillesse. La Fondation en est partenaire et soutient toutes les démarches visant à créer un cadre favorable pour tous et toutes dans une société que nous espérons plus solidaire et centrée autour du bien commun. Forcément partiels et limités, voici quelques faits marquants qui auront dominé en 2022 : fin de la pandémie, début de la guerre en Ukraine, arrivée de jeunes mineurs afghans, tensions entre quartiers et réflexions sur l’avenir. RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 8

Dans cet esprit de soutien et pour faire face, avec dignité, à l’augmentation croissante des jeunes arrivant sur le canton, le Conseil de fondation a validé la création d’une nouvelle équipe TSHM dédiée aux requérants d’asile mineurs non accompagnés (RMNA), qui se déploie dès mai 2023. L’objectif poursuivi est de maximiser leur intégration sociale et professionnelle, en les écoutant et en les accompagnant en stages, à la rencontre du territoire ou plus simplement sur le chemin de leur vie. REMERCIER Le Conseil de fondation tient à remercier Karine Bruchez, représentante des communes, pour son très bel investissement dans ses travaux, et accueillir Michel Pomatto pour la remplacer. Il tient également à saluer le travail important de Yann-Eric Dizerens et souhaiter la bienvenue à Vincent Grattard, respectivement ancien et nouveau directeur RH. Enfin, le Conseil de fondation formule ses vœux pour la plus belle des trajectoires à Anne Hiltpold, bientôt ancienne vice-présidente et nouvelle élue au Conseil d’État ! 30 ans des Créateliers, ça se fête ! Parade dans le quartier des Pâquis, avec la compagnie Zanco © Association les Créateliers RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 9

LA MISSION Cinéma Mobile : Une toile sous les étoiles, parc des Cropettes. Pré en bulle La FASe est une fondation de droit public qui a pour mission, d’une part, de garantir une politique cohérente sur l’ensemble du canton en matière de centres de loisirs et de rencontres, maisons de quartier, jardins Robinson et terrains d’aventures et, d’autre part, de gérer le travail social hors murs (TSHM). Le fonctionnement de la Fondation est basé sur un partenariat permettant la mise en œuvre d’actions socio-éducatives et socioculturelles pour lesquelles chaque partenaire apporte ses capacités et ses compétences, ainsi qu’un intérêt partagé à ce qu’elles se réalisent. La Fondation est gérée par un Conseil de fondation comprenant des représentant·es de quatre partenaires : le Canton, les communes, les associations de centres, regroupées dans la Fédération des centres de loisirs et de rencontres (FCLR), et le personnel. Le Canton et les communes ont un rôle complémentaire de soutien aux activités de la Fondation tant en ce qui concerne les activités des centres que celles du travail social hors murs. Le département de tutelle est le Département de la cohésion sociale (DCS) et la liaison fonctionnelle est assurée par la direction générale de l’Office de l’action, de l’insertion et de l’intégration sociales (OAIS). Conformément à la loi J 6 11, les activités de la Fondation ont pour objectifs la prévention et la promotion de la qualité de vie. Les actions socio-éducatives, associatives et socioculturelles s’inscrivent ainsi dans une finalité de prévention des exclusions et des tensions sociales, et se matérialisent par des programmes d’animation poursuivant les objectifs généraux suivants : » favoriser l’intégration sociale, en développant des actions auprès de et pour toutes les catégories de la population, » favoriser une citoyenneté active, en offrant un cadre propice au renforcement du sentiment d’appartenance au tissu local, tout en permettant un engagement social de la population résidant sur le canton, » répondre aux demandes locales appartenant à ses domaines d’action, en favorisant la mise en lien de ces demandes et des solutions possibles, que ce soit sur le plan individuel ou institutionnel. Enfin, et en tant qu’institution, la Fondation se doit de : » contribuer à l’identification des évolutions sociales, et les diffuser auprès de ses partenaires, » renforcer les pratiques et les compétences de ses collaborateurs et collaboratrices, » renforcer les partenariats sur le plan local, communal, cantonal et régional. © Eric Roset RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 10

LES ACTIONS SOCIO-ÉDUCATIVES ET SOCIOCULTURELLES DÉVELOPPÉES PAR LES STRUCTURES D’ANIMATION Chaque centre et équipe hors murs (TSHM) définit son action en fonction des particularités du contexte local. Les professionnel·les de l’animation mènent une observation fine des réalités sociales pour en repérer les problématiques émergentes dans une finalité de prévention des exclusions et des tensions sociales. L’ancrage local – en particulier au niveau d’un quartier – de l’animation socioculturelle permet de favoriser la cohésion sociale, le développement des liens sociaux et la solidarité, dans une perspective du mieux-vivre ensemble. LES PRINCIPES D’ACTION Les actions s’adressent à tous et toutes, sans discriminations, avec une attention particulière pour les enfants, les jeunes et les familles en situation de vulnérabilité, pour favoriser leur intégration sociale. AVEC ET AU SERVICE DES POPULATIONS Les activités mises en œuvre suscitent : » la libre adhésion, » la participation, » la solidarité, » le changement social, » la valorisation de la culture et des populations. LES PUBLICS Les équipes d’animation s’adressent à différents groupes de population : » les enfants d’âge primaire, » les adolescent·es, » les jeunes adultes (18-25 ans), » les adultes, » le tout public (mélange de générations). LES ACTEURS ET ACTRICES DE L’ANIMATION » les professionnel·les de l’animation (animatrices, assistants socio-éducatifs, monitrices et ludothécaires) en contact direct avec les publics, » les membres bénévoles de comités des associations de centres. LES LIEUX DE RENCONTRE Dans les centres : maisons de quartier, centres de loisirs et de rencontres, centres d’animation, d’échanges interculturels ou d’expression créatrice, terrains d’aventures, jardins Robinson, ludothèques... Les rues et les quartiers RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 11

UNE MOSAÏQUE D’ACTIONS ACCUEIL LIBRE L’accueil libre est au centre des actions: accueil libre pendant et hors périodes scolaires et permanences d’accueil. Au-delà d’une activité, l’accueil est une attitude: recevoir les personnes, sans jugement, avec empathie et intérêt pour qui elles sont ; favoriser la rencontre et la solidarité. Chacun·e peut fréquenter l’accueil libre à son rythme et sans engagement. L’accueil libre est une porte d’entrée pour connaître les usager·ères, coconstruire des projets d’activités et repérer les éventuelles difficultés. SPORT POUR TOUS ET TOUTES Le Sport pour tous et toutes en accueil libre permet de jouer, de développer ses aptitudes physiques et psychiques dans un groupe et de construire une relation à l’adulte à travers le partage d’une activité. C’est également un précieux outil de prévention et de repérage précoce pour les professionnel·les. ACCOMPAGNEMENT COLLECTIF L’accompagnement collectif est un outil largement utilisé par les équipes. Il permet à des adolescent·es et jeunes adultes d’imaginer puis de construire des projets (sorties, projets associatifs ou humanitaires, séjours à l’étranger, organisation d’événements). Les équipes privilégient l’autonomie des participant·es. PRÉSENCE QUARTIER ET COMMUNE Une des caractéristiques de l’animation socioculturelle est de se rendre accessible aux différents publics et d’aller à leur rencontre. C’est l’essence du travail social hors murs et c’est également le fait de nombreux centres qui investissent l’espace public. Cette présence dans les quartiers contribue à les rendre vivants, à activer les solidarités, à prévenir les disputes de voisinage en encourageant les interactions de manière créative, ludique et festive. ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUEL L’accompagnement individuel comprend notamment la mise à disposition de petits jobs ou chantiers éducatifs de plus longue durée pour des ados ou jeunes adultes en rupture ; leur permettant de reprendre un rythme et d’acquérir des compétences en vue d’une insertion professionnelle. Des jeunes ou des familles viennent également exprimer leurs difficultés. L’écoute bienveillante tout comme la proposition d’outils concrets ou l’orientation vers les structures spécialisées font partie intégrante du travail des animateur·trices. 4155 JEUNES ACCOMPAGNÉ·ES SUR L’ANNÉE SCOLAIRE 64 371 HEURES D’OUVERTURE EN ACCUEIL LIBRE 14 370 HEURES DE PRÉSENCE RUE 2288 HEURES D’OUVERTURE EN ACCUEIL LIBRE DE SALLES DE SPORTS 75 ÉQUIPES ET 47 COMITÉS À L’ÉCOUTE DES BESOINS ET DES ENVIES DES DIVERS PUBLICS RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 12

MERCREDIS AÉRÉS Les mercredis aérés s’adressent aux enfants de 4 à 12 ans. Les activités sont proposées sur inscription pour la totalité de l’année scolaire. Elles permettent de renforcer la vie en collectif. SÉJOURS ET CAMPS Les séjours et camps sont à destination des adolescent·es et des jeunes adultes. Les projets partent des jeunes et les équipes d’animation sont là pour les accompagner dans la réalisation. Un projet ne se limite en général pas au temps du séjour, l’avant et l’après sont déterminants. Quelques exemples : action d’entraide ou humanitaire, séjour de rupture, de remobilisation ou de dépassement de soi, camp découverte dans une ville ou en bord de mer. CULTURE, ACTIONS COLLECTIVES ET ÉVÉNEMENTS La promotion de la culture et son accès sont des composantes essentielles de l’animation socioculturelle. Un accent est mis sur le développement des cultures urbaines auprès de la jeunesse. Concerts, spectacles, performances artistiques en salle ou en plein air, par des professionnel·les ou des jeunes fréquentant les locaux en gestion accompagnée. Faire découvrir les spécialités culinaires de son pays et partager un repas lors d’une manifestation est aussi un important vecteur d’intégration sociale. Les occasions de réunir la population sont nombreuses : fête de quartier, la rue est à vous, fête du Bonhomme hiver… COURS ET ATELIERS Favoriser l’expression passe par la mise à disposition de cours et d’ateliers destinés aux différentes populations. Les centres organisent eux-mêmes certaines activités ou mettent leurs locaux à disposition. Exemples : cours de français pour migrant·es, ateliers créatifs et d’expression, stages liés au mouvement et à la santé… SORTIES ET VISITES Les sorties et visites concernent les enfants, les ados et les familles. C’est l’occasion de fédérer un groupe en partageant une activité : visite d’une exposition ou d’un musée, sortie nature… Les animateurs et animatrices soutiennent les projets émanant des usager·ères. CENTRES AÉRÉS Les centres aérés sont présents depuis plus de 50 ans sur le canton et proposés durant les vacances scolaires. Ils sont l’occasion, pour les enfants et parfois pour des adolescent·es, de sortir de leur lieu de vie quotidien, d’explorer de nouveaux espaces, de se faire de nouveaux ami·es et de découvrir des activités ludiques ou culturelles. 73 895 PARTICIPANT·ES SUR L’ENSEMBLE DES ACTIONS CULTURELLES 6183 OCCASIONS DE COURS POUR PLUS DE 2171 ENFANTS ET ADOS 287 JOURS DE CAMPS 522 OCCASIONS DE DÉCOUVRIR 329 SEMAINES DE CENTRES AÉRÉS POUR PLUS DE 8200 PLACES 1415 JOURNÉES AÉRÉES ORGANISÉES POUR 1275 ENFANTS CHAQUE JOUR RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 13

LES ÉQUIPES SUR LES TERRAINS En 2022, la Fondation a assuré la gestion et le développement de 75 équipes, en partenariat avec les associations de centres, le Canton et les communes : La Fondation assure également des prestations RH pour 19 équipes : LUDOTHÈQUES EN VILLE DE GENÈVE 12 ÉQUIPES ASSOCIATIONS CONVENTIONNÉES BAB-VIA CAFÉ CORNAVIN LE PASSAGE, ARMÉE DU SALUT LUDOTHÈQUES EN VILLE DE VERNIER 4 ÉQUIPES 19 ÉQUIPES CENTRES DE LOISIRS ET DE RENCONTRES 17 ÉQUIPES MAISONS DE QUARTIER 23 ÉQUIPES JARDINS ROBINSON ET TERRAINS D’AVENTURES 7 ÉQUIPES ENCADREMENT BUS SCOLAIRES 2 ÉQUIPES AUDIOVISUEL 1 ÉQUIPE TRAVAIL SOCIAL HORS MURS 15 ÉQUIPES PROJETS ESTIVAUX 3 ÉQUIPES PROJETS SPÉCIFIQUES MERCREDIS AÉRÉS ET CENTRE AÉRÉ D’ÉTÉ DE BERNEX IMP!ACT DISPOSITIF D’ANIMATION LA CHAPELLE-LES SCIERS - LA BOÎTE PROJETS D'INTÉGRATION DES MIGRANT·ES ACCUEIL DE JEUNES MIGRANT·ES ALLOPHONES (VIA LE PROGRAMME ACCES II) ANIMATIONS CENTRE BOIS-DE-BAY ACTIVITÉS ENFANTS ET ADOS CENTRE D’HÉBERGEMENT COLLECTIF DE RIGOT STAGES DANS LES LIEUX FASe POUR DES RMNA ET EX-RMNA 75 ÉQUIPES RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 14

LE SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Le Collège de direction assume la gestion opérationnelle et traite de l’ensemble des questions en relation. Il est composé de la direction finances et administration, de la direction opérationnelle et de la direction ressources humaines, sous la responsabilité du secrétaire général. Le Collège opérationnel rassemble les coordinateurs et coordinatrices de région, la déléguée au suivi des situations complexes et des supervisions et la chargée de communication, sous la responsabilité du directeur opérationnel. Le secrétaire général y assiste. Ce collège prend en compte les éléments en relation avec les terrains et assure une unité d’ensemble. En outre, il se réunit régulièrement avec les coordinateur·trices de la Fédération des centres de loisirs et de rencontres (FCLR). Organigramme au 1.1.2023 RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 15 Assistante de direction Laurence Marmoux Assistante de direction Sandra Vesselier Assistante de direction Elisabete Silva Chargée de communication Valérie Romy Alvite Coordinateur région Lac-Jura Matthieu Forest – Coordinateur région Vernier Angelo Torti – Coordinateur·trices région Ville de Genève et Carouge Erkan Mustafi Nadège Tuccio – Coordinateur région Rhône-Champagne Matthias Mätzler – Coordinateur région Aire Guy Musy – Coordinatrice région Lac-Salève Paola Ferretti – Assistante à la direction opérationnelle et à la coordination de régions Noémi Foehr Anne Beauvoir a.i. Secrétaires comptables Shirley Bernard Tania Bloch Muheim Florence Fragnière Philippe Glauser Silvia Soares Dimitri Sublet Denis Thorimbert Secrétaires réceptionnistes Siham Belahbib Romaine de Nando Directrice finances et administration Françoise Sublet Secrétaire général Yann Boggio Directeur opérationnel Arnaud Moreillon Directeur ressources humaines Vincent Grattard Commission des finances Anne Hiltpold, présidente Conseil de fondation Charles Beer, président Bureau Déléguée au suivi situations complexes et supervisions Noémi Steininger Gestionnaires RH Kelly de Jesus Laïla El Begri Arantxa Jahiu Nina Nardan Kevin Yildirim Chargée de formation Charlotte Morand Chargée de recrutement Priscilia Bornot Alma Mulaj a.i. Spécialiste RH Labib Sultan

CARTOGRAPHIE DES ACTIONS RÉGION LAC-JURA CINQ CENTRES CINQ ÉQUIPES HORS MURS Centres : centre de rencontres Le Rado (Versoix), centre de loisirs et de rencontres du Grand-­ Saconnex, Espace Undertown (Meyrin), jardin Robinson de Meyrin, centre de loisirs de Meyrin - Maison Vaudagne Équipes TSHM: Versoix, Rive Droite, Transit (Meyrin), Satigny et Dardagny Deux actions spécifiques en été : Grève Nautique* (Versoix), centre aéré de Satigny Une action spécifique en automne : fête des vendanges Russin Dix communes : Versoix, Collex-Bossy, Genthod, Bellevue, Pregny-Chambésy, Grand-Saconnex, Meyrin, Satigny, Russin et Dardagny Coordination : Matthieu Forest RÉGION VERNIER DIX CENTRES UNE ÉQUIPE HORS MURS Centres: maison de quartier de Vernier - Le Quart’île, maison de quartier des Avanchets, maison de quartier d’Aïre-Le Lignon, La Carambole, maison de quartier des Libellules, VSR (Vernier sur Rock), l’ABARC, maison de quartier et jardin Robinson de Châtelaine-Balexert - ChâBal, jardin Robinson du Lignon, maison des jeunes de l’Éclipse Équipe TSHM: Vernier Une commune : Vernier Coordination : Angelo Torti RÉGION VILLE DE GENÈVE ET CAROUGE DIX-HUIT CENTRES UNE ÉQUIPE HORS MURS Centres : maison de quartier des Acacias, maison de quartier Asters-Servette, espace de rencontres et d’activités pour adolescents ATB, maison de quartier de Champel, espace créatif Le Chalet, maison de quartier Chausse-Coq, maison de quartier des Eaux-Vives, centre de rencontres des Eaux-Vives - La Source, maison de quartier de Vieusseux, maison du quartier de la Jonction, maison de quartier des Pâquis, centre de rencontres les Créateliers, maison de quartier de Plainpalais, maison de quartier de Saint-Jean, association pour l’animation des Grottes, des Cropettes et de Monbrillant - pré en bulle, Rinia Contact, maison de quartier La Concorde, maison de quartier de Carouge Équipe TSHM: Carouge Deux communes : Ville de Genève et Carouge Coordination : Erkan Mustafi et Nadège Tuccio RÉGION RHÔNE-CHAMPAGNE DEUX CENTRES DEUX ÉQUIPES HORS MURS Centres : jardin Robinson d’Onex, jardin Robinson et centre de rencontres d’Avully Équipes TSHM: BUPP Bernex-Champagne, BUPP Confignon-Onex Une action spécifique : mercredis aérés et centre aéré d’été de Bernex Dix communes : Aire-la-Ville, Avully, Avusy, Bernex, Cartigny, Chancy, Confignon, Laconnex, Onex, Soral Coordination : Matthias Mätzler RÉGION AIRE SEPT CENTRES DEUX ÉQUIPES HORS MURS Centres : maison de quartier Sous l’Étoile, terrain d’aventure du Petit-Lancy, maison de quartier Villa Tacchini, maison de quartier du Plateau, terrain d’aventures Lancy-Voirets, jardin d’aventures de Plan-les-Ouates, centre de rencontres et de loisirs Le Locados (Plan-les-Ouates) Équipes TSHM: Lancy, B2P (Bardonnex, Perly- Certoux et Plan-les-Ouates) Deux actions spécifiques : dispositif d’animation dans le quartier de La Chapelle-Les Sciers - La Boîte (Lancy et Plan-les-Ouates), centre aéré d’été de Compesières Quatre communes : Lancy, Plan-les-Ouates, Bardonnex, Perly-Certoux Coordination : Guy Musy RÉGION LAC-SALÈVE SIX CENTRES QUATRE ÉQUIPES HORS MURS Centres : centre de loisirs de Veyrier, centre de rencontres et de loisirs de Chêne-Bougeries - Passage 41, maison de quartiers de Chêne-Bourg - Le Spot, maison des quartiers de Thônex, La Rampe (Meinier), le Point d’Interro (Collonge-Bellerive) Équipes TSHM: Arve-Lac, Chêne & Co (ChêneBourg, Chêne-Bougeries, Cologny), Salève, Thônex Dix-sept communes : Troinex, Veyrier, Chêne- Bougeries, Chêne-Bourg, Thônex, Vandœuvres, Cologny, Puplinge, Presinge, Choulex, Meinier, Jussy, Collonge-Bellerive, Corsier, Anières, Hermance, Gy Coordination : Paola Ferretti À ceci s’ajoute seize ludothèques, trois associations conventionnées et nombre de projets spécifiques. * Cette activité est financée par toutes les communes genevoises. RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 16

Hermance Anières Corsier Collonge-Bellerive Meinier Jussy Choulex Cologny Vandœuvres Puplinge Thônex Chêne-Bourg Chêne-Bougeries Veyrier Troinex Carouge Presinge Gy Bardonnex Perly-Certoux Plan-les-Ouates Confignon Bernex Soral Laconnex Avusy Chancy Avully Cartigny Aire-la-Ville Russin Dardagny Satigny Onex Grand-Lancy Petit-Lancy Ville de Genève Vernier Meyrin Grand-Saconnex Bellevue Genthod Collex-Bossy Versoix Pregny-Chambésy Jardin Robinson / Terrain d'aventures Maison de quartier Centre de rencontres / Centre de loisirs Zone d'action des équipes de travail social hors murs (TSHM) RÉGION LAC-JURA RÉGION VERNIER RÉGION VILLE DE GENÈVE ET CAROUGE RÉGION RHÔNE-CHAMPAGNE RÉGION AIRE RÉGION LAC-SALÈVE RAPPORT ANNUEL 2022, FONDATION 17

La nuit du 23 au 24 février 2022, le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine s’étend sur l’entièreté du pays, poussant des millions de personnes à l’exil. La Suisse accueille son plus grand flux de réfugié·es depuis la guerre du Kosovo, soit plus de 68000 personnes, dont une majorité de femmes (près de 70%) et de nombreux enfants (presque 30%). DISPOSITIF CANTONAL Sous l’impulsion du Département de la cohésion sociale (DCS), l’Hospice général met sur pied une plateforme pour assurer la meilleure coordination possible entre les différents acteurs couvrant différents champs d’action. Ce dispositif cantonal regroupe les services de l’Hospice général, le Bureau de l’intégration des étrangers (BIE), Caritas, l’Armée du Salut, le CSP, la Croix-Rouge genevoise, Partage1, les Colis du Cœur, la Ville de Genève, une représentante des services sociaux des communes genevoises, le DIP, l’IMAD, les associations d’Ukrainien·nes, l’AGOEER2, insieme- Genève3, Handiconsult4, INSOS5 et la FASe. Cette coordination a permis de suivre chaque semaine les informations sur le flux de personnes au niveau suisse et genevois, les conditions d’accueil dans les centres d’enregistrement fédéraux, l’hébergement, l’accueil à l’arrivée, l’orientation sociale, les besoins de première nécessité, la santé, le handicap, le bénévolat, l’école, les personnes âgées et les loisirs. Pour la Fondation, la participation à cette coordination a permis de relayer aux équipes les informations de contexte essentielles pour assurer la meilleure orientation des personnes sur le terrain. Elle a aussi facilité l’information des partenaires sur les ressources d’animation socioculturelle à disposition des familles, notamment auprès des associations des familles ukrainiennes et les services de l’Hospice général. Tous se sont montrés particulièrement intéressés à recevoir la liste des activités organisées avant l’été et des flyers pour orienter les personnes vers les différents centres de rencontres et de loisirs du canton. MOBILISATION EN INTERNE Le 6 mai 2022, le Secrétariat général (SG) reçoit l’information du DCS qu’un montant fédéral est à disposition pour des projets d’animation socio- culturelle l’été. Le BIE et le SG s’entendent sur l’augmentation du nombre de places en centre aéré d’été pour les enfants ukrainien·nes, avec pour condition la hausse en parallèle du nombre de places pour les enfants genevois·es inscrit·es en liste d’attente. Il était fondamental de ne pas créer une Dès le début de la guerre en Ukraine, les institutions cantonales – sous l’impulsion du Département de la cohésion sociale (DCS) et le pilotage de l’Hospice général – se sont coordonnées avec les associations locales et ukrainiennes pour répondre au mieux à l’afflux des réfugié·es. La Fondation a notamment ouvert 185 places supplémentaires dans les centres aérés d’été. SOLIDARITÉ AVEC L’UKRAINE FORTE MOBILISATION DES ÉQUIPES : 185 PLACES EN CENTRES AÉRÉS D’ÉTÉ POUR LES ENFANTS D’UKRAINE © Corentin Lecoq Centre aéré d’été de la Maison de quartier et Jardin Robinson de Châtelaine-Balexert RAPPORT ANNUEL 2022, ACTIONS 18

asymétrie entre les besoins de la population et l’aide apportée aux réfugié·es. Un appel est lancé aux équipes le 11 mai, soit sept semaines avant le début des vacances, pour voir lesquelles seraient en mesure d’accueillir des enfants ukrainien·nes. Neuf équipes ont répondu présentes. COORDINATION AVEC LES FAMILLES Pour assurer la coordination entre les familles et les neuf équipes, la Fondation a engagé Svitlana Bochkova, ancienne membre du comité de la Maison de quartier des Eaux-Vives, parlant couramment français, ukrainien et russe. Grâce à la réactivité, l’agilité et l’engagement des professionnel·les de terrain et de Svitlana Bochkova, ce sont 250 places supplémentaires de centre aéré d’été ouvertes, dont 185 pour les enfants d’Ukraine, s’ajoutant aux plus de 8200 places disponibles chaque été. UN PRÉCIEUX ACCUEIL Tandis que les enfants ukrainien·nes rencontraient des enfants du même âge, parlaient français et se familiarisaient avec la culture locale, les mamans ont pu suivre des cours de français dispensés par l’Hospice général. Au moyen de cet apport – ensemble – nous avons réussi à répondre à l’entièreté de la demande des familles ukrainiennes. Nous avons reçu de très nombreux témoignages de reconnaissance des mères. Elles nous ont remerciés pour la qualité de l’accueil, la variété des activités proposées et le soin apporté aux enfants. TÉMOIGNAGES Marielle Ghinet-Nicod, animatrice socioculturelle, Maison de quartier des Acacias. Les centres aérés ont lieu au Terrain d’aventures des Acacias. L’équipe a accueilli huit enfants distincts lors de chaque semaine d’été, selon les principes spécifiques à l’accueil libre d’un terrain d’aventures : liberté de fréquentation et cocréation des activités par les enfants. La liberté de fréquentation a été très rassurante pour les familles, permettant ainsi de vraiment prendre en compte l’intérêt et le plaisir de l’enfant. Chaque enfant a investi de façon autonome et « à fond » le matériel de bricolage. Les enfants nous ont fasciné·es par leurs réalisations (nuage de la paix, cerf-volant, univers imaginaires…), se sont « régalé·es » des sorties nature et ont complètement pris leur place lors du mini-camp. Les espaces de liberté leur ont aussi permis de vivre des jeux symboliques, comme par exemple, dans une cabane du Terrain, ils/elles se sont regroupé·es, comme dans les abris de leur ville, en « re-jouant » autrement ces scènes de vie si incongrues…, tout en nous rassurant sur le fait que tout allait bien pour elles/eux. Des enfants ancré·es, déterminé·es, avides des opportunités et touchant·es. Maman d’un garçon de 12 ans, deux semaines au centre aéré des Acacias Mon fils a participé au centre aéré durant deux semaines. Dès le premier jour, il a eu envie d’y retourner. Il a rencontré de nouveaux copains avec qui il n’a jamais cessé de communiquer. Son attitude envers l’équipe d’animation était très importante pour moi, il a écouté les adultes qui sont devenu·es, pour lui, des «ami·es plus âgé·es». Après ces deux semaines, mon fils était plus sociable et plus confiant pour parler français. Maman d’une fille de 9 ans, deux semaines aux centres aérés de Vieusseux et Acacias Ma fille s’est sentie la bienvenue et rapidement à l’aise dans le groupe, notamment grâce au fait qu’elle n’était pas la seule d’origine ukrainienne. Elle a gardé les bricolages réalisés durant la semaine à Vieusseux et joue encore avec. Pendant que ma fille était au centre aéré, j’ai suivi des cours de français et ai trouvé un emploi. Un merci chaleureux à toutes les équipes pour nous avoir donné la chance d’avoir une vie ordinaire dans un nouvel endroit. 1 Banque alimentaire genevoise 2 Association genevoise des organismes d’éducation, d’enseignement et de réinsertion 3 Association de parents et amis de personnes mentalement handicapées 4 Consultation de coordination et d’orientation pour la prise en soins des adultes et adolescent·es en situation de handicap mental 5 Association cantonale des institutions pour personnes avec handicap RAPPORT ANNUEL 2022, ACTIONS 19

20 Silence et cris du corps est un projet qui a émergé suite au constat partagé par deux équipes de Vernier : d’un côté l’équipe de travail social hors murs – TSHM Vernier – et de l’autre, le centre d’accueil et de rencontres – l’ABARC. Chacune s’accorde sur le fait que les jeunes femmes sont peu présentes dans les espaces publics et les lieux d’accueil dédiés aux jeunes. L’intérêt commun pour cette thématique a permis d’initier naturellement une première collaboration. En 2021, nous avons repris et mis en scène, avec quatre jeunes femmes, la célèbre pièce de théâtre new-yorkaise Les monologues du vagin. Ce projet a fait ressortir des questions et expériences personnelles chez les jeunes ayant participé ou assisté aux représentations. De ce fait, nous avons décidé de renouveler cette aventure, en donnant cette fois-ci, la parole aux jeunes – à travers des textes écrits de leurs propres mains. DONNER LA PAROLE Mené par un animateur et deux animatrices, l’objectif principal du projet a été de libérer et donner la parole aux jeunes sur les questions qui touchent au rapport au corps, à la sexualité, aux normes, au genre et à la place de chacun et chacune dans notre société. Pour ce faire, nous avons créé divers espaces sûrs et sécurisés, dans lesquels chaque individu a pu échanger sur son vécu et sa réalité, et surtout prendre conscience du sexisme ordinaire subi au quotidien. Assurément, nous avons constaté que la réalité de vie de certain·es jeunes est parfois choquante, voire violente. Dix femmes et un homme, âgé·es de 18 à 24 ans, ont pris part au projet et ainsi brisé le silence et crié leur colère et leur espoir à travers des textes. Que ce soit par des ateliers d’écriture ou de la retranscription de témoignages oraux, quinze textes personnels ont émergé abordant différents sujets : les violences sexistes, les violences sexuelles, le viol, le harcèlement, les injonctions sociétales et les stéréotypes de genre, le sexisme ordinaire, la sexualité, l’homophobie et les rapports au corps. DU TEXTE À LA SCÈNE L’étape la plus sensible a été de mobiliser les jeunes autour de la participation au théâtre. Monter sur scène, devant un public, demande de la confiance en soi, de l’aisance dans l’expression et d’être prêt·e à pouvoir porter et partager sa parole face à des inconnu·es. Nous étions conscient·es du défi mais ce sont ces ressources que nous voulions solliciter et développer à travers cette action. Lorsque certaines ne se sentaient pas de monter sur scène, les plus audacieuses se sont mobilisées pour porter la parole des autres et pour que leurs voix puissent être entendues. Quatre filles ont principalement participé à cette étape et ont pu créer un esprit de troupe, bienveillant et solidaire. Pour la cohésion et l’engagement du groupe, il nous a semblé capital que l’équipe d’animation se lance aussi pleinement dans l’aventure. Dès lors, nous avons rédigé des textes personnels et sommes monté·es sur scène au côté des jeunes. L’ABARC et l’équipe TSHM Vernier emmènent onze jeunes (dont dix jeunes femmes) à réfléchir à leur rapport au corps, au genre, aux normes et à la sexualité. À l’issue d’échanges et d’un travail d’écriture, quinze textes personnels et forts sont nés, puis portés sur scène, en novembre 2022, devant 200 spectacteur·trices. Une expérience émancipatrice, en particulier pour ces jeunes femmes ! SILENCE ET CRIS DU CORPS : UN PROJET THÉÂTRAL POUR LIBÉRER LA PAROLE AUTOUR DU RAPPORT AU CORPS RAPPORT ANNUEL 2022, ACTIONS

21 OSER EN PARLER Quatre représentations publiques ont eu lieu à l’ABARC en novembre 2022 totalisant plus de 200 spectateurs et spectatrices. Ces soirs de représentation ont été très forts émotionnellement, que ce soit pour le public ou la troupe, donnant lieu à de beaux moments de partage, d’échanges et de discussions autour de l’importance d’aborder ces problématiques à large échelle. Plusieurs personnes ont réagi en exprimant leur souhait de voir cette démarche partagée dans les écoles ou les institutions dédiées à la jeunesse. De nombreux jeunes, plus ou moins proches des actrices amatrices, ont assisté à des répétitions ou des représentations. Pour certain·es, il s’agissait d’un tout premier contact avec le théâtre. FIERTÉ PARTAGÉE En ce qui concerne les participantes à la pièce, cette première expérience leur a permis de s’affirmer, d’exprimer et d’assumer leur vécu et leur réalité quotidienne. Elles ont ainsi pris part à cette initiative dans son ensemble, du début jusqu’à la fin. Si nous avons longtemps pu en douter, nous sommes fier·es de leur participation et elles le sont tout autant d’elles-mêmes. Afin de faire vivre ce projet au-delà des représentations, nous avons produit un recueil de textes et une vidéo du spectacle. Les deux objets sont d’excellente qualité et peuvent être utilisés comme support pour aborder ces questions auprès de groupes de jeunes*. Kevin Beauverd et Virginie Durussel, l’ABARC Morgane Mamin-Kuster, TSHM Vernier Affiche du spectacle EXTRAIT Extrait du texte La vie de chez nous Jeune femme 1: Quand j’aurai une famille, je veux qu’on puisse tout se dire ! Ce sera différent, y’aura davantage de dialogue. Jeune femme 2 : Comme la liberté de s’exprimer, sans se faire juger ou taper. Jeune femme 1: Ouais ! Moi, j’aurai confiance en mes enfants. Mais voilà, après, ça veut pas dire tout leur permettre, hein ! Mais le corps de ma fille sera le sien. Mon corps c’est pas que mon corps. Il est aussi à mon frère. Alors que lui, son corps, lui appartient. Il me dit des trucs même s’il a pas son mot à dire en vrai. * En cas d’intérêt, vous pouvez écrire à : as.abarc@fase.ch Silence et cris du corps! Abarc & TSHM Vernier 24-25-26 Novembre a 20h Le 27 Novembre a 17h PRIX libre Info et réservation www. abarc . ch Ouverture des portes 1h avant le spectacle ABARC 151 Route de Vernier, 1214 Vernier Bus 6/19/23 Arrêt de Sauvage RAPPORT ANNUEL 2022, ACTIONS

LA PLACE AUX ENFANTS REPENSE L’ESPACE PUBLIC À partir d’un certain âge, nous partageons tous et toutes des souvenirs de jeux, au cœur de notre quartier, entre pairs, sans la présence d’adultes. Nous nous souvenons de ces expériences exaltantes. Nous faisions des courses, creusions des trous, jouions aux billes, et surtout nous découvrions la singularité de l’autre. Nous apprenions à partager, à soutenir, à consoler mais aussi à confronter nos points de vue, à négocier pour parvenir à tomber d’accord sur un jeu et en définir les règles collectivement. MOINS D’ENFANTS DANS LA VILLE Voilà, maintenant quelques années, que le constat est tout autre : les enfants, aujourd’hui, jouissent de moins en moins de ce temps libre. Les enfants sont moins autonomes dans leurs déplacements et cela entrave leurs possibilités de jeux. Ce constat, loin d’être anodin, inquiète. Il suffit de lire le nombre d’articles qui lui sont consacrés. Sans les enfants, la rue est moins sûre ; sans les enfants, la rue est moins joyeuse ; sans les enfants, la rue est moins solidaire. Sans la rue, les enfants sont amputé·es d’un éventail d’expériences primordial au développement de leurs compétences globales. LA PLACE AUX ENFANTS : 2e ÉDITION Dans un premier temps, La Place aux Enfants a été pensée comme un lieu dédié aux enfants entre 6 et 12 ans afin de répondre à un manque localisé de structures en été en Ville de Genève. Pilotée par le collectif InteRob1, elle s’est installée, en 2019, sur la plaine de Plainpalais et a Pour la seconde édition, le collectif InteRob a transformé, durant quatre semaines d’été, la place Simon-Goulart en «Place aux Enfants». Pensée initialement pour les 6-12 ans, l’équipe d’animation s’est également attachée à impliquer la population dans son ensemble ainsi que les commerçants. Mur pour artistes en herbe © La Place aux Enfants 22 RAPPORT ANNUEL 2022, ACTIONS

proposé, pendant un mois, des activités créatrices et du jeu libre. La variété du matériel et des outils mis à disposition, permettait aux enfants de choisir ce qu’ils/elles voulaient faire, comment et pendant combien de temps. Malgré une bonne fréquentation, l’impact du projet était difficilement palpable en raison de sa dilution dans un espace trop vaste. En été 2022, lors de la deuxième édition, sur la place Simon-Goulart, nous avons choisi de ne plus dédier un espace défini aux enfants mais de les inclure au cœur de l’espace public. Ainsi, La Place aux Enfants a vu les enfants y jouer, des adultes s’amuser de leur créativité et des personnes âgées venir partager un moment de détente. De plus, le choix d’un lieu plus petit et sans barrières a permis une plus grande intégration des habitantes et habitants au projet. L’écoute permanente de l’équipe d’animation a permis une diversité de l’investissement citoyen en fonction des envies et des possibilités de chacun·e. Les commerçants ont eux aussi été sollicités et ils ont accueilli le projet avec enthousiasme. DÉVELOPPER LA PARTICIPATION CITOYENNE Pour notre prochaine édition, nous souhaitons réinvestir la place Simon-Goulart afin de tirer le meilleur profit d’un travail de terrain long et exigeant, et ainsi développer davantage l’implication citoyenne. Nous avons la conviction que l’espace public peut accueillir et répondre aux attentes de tous et toutes sans segmentation des populations et que La Place aux Enfants met en exergue cela. C’est en ce sens que nous souhaitons monter une scène locale et ouverte permettant une participation spontanée et active des habitant·es à la vie culturelle. Pour le collectif InteRob Amaya Lacabe Azconegui et Manuel Melon Ferreira TÉMOIGNAGES DE LA VILLE DE GENÈVE Christina Kitsos Conseillère administrative du Département de la cohésion sociale et de la solidarité Jouer est un droit fondamental. Dès le plus jeune âge, il permet de se sociabiliser, explorer le monde, renforcer la confiance en soi, ouvrir les portes de l’imaginaire... Dans les contextes urbains en fort développement, il apparaît nécessaire de penser l’aménagement et l’usage de l’espace public pour que les enfants aient une véritable place au sein de la cité. La Ville de Genève s’engage à offrir des lieux de jeu libre et d’expérimentation qui encouragent la créativité et les leviers capacitaires des enfants et des jeunes. Marie Barbey-Chappuis Conseillère administrative du Département de la sécurité et des sports et Maire de Genève Dans le cadre de la politique sécuritaire – mais aussi sportive – que je mène en Ville de Genève, je prône une occupation positive de l’espace public afin de lutter contre les incivilités. Un projet tel que La Place aux Enfants, mené durant l’été 2022 à la place Simon-Goulart, contribue au bien-vivre ensemble, favorise les rencontres entre les habitant·es et rend notre Ville plus attractive et vivante, en particulier pour les jeunes. À mon sens, il est crucial d’offrir à la population ce genre de projet qui permet de « faire communauté» afin de renforcer le sentiment de sécurité et la qualité de vie dans les quartiers. 1 Terrains d’aventures et jardins Robinson du canton « (...) lors de la deuxième édition, (...) nous avons choisi de ne plus dédier un espace défini aux enfants mais de les inclure au cœur de l’espace public. » 23 RAPPORT ANNUEL 2022, ACTIONS

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