RAPPORT ANNUEL 2021, ANALYSE 34 Chaque année, des centaines d’enfants sont placé·es dans des foyers ou des familles d’accueil pour des troubles du comportement ou parce que leur famille traverse une situation de crise. Or, avec la pénurie actuelle de places dans les structures adaptées, ces mineur·es doivent parfois séjourner aux HUG. Ces enfants ne sont pas malades ; on parle alors d’hospitalisations sociales. GENÈSE DU PROJET Le centre hospitalier s’est rapproché de la FASe pour réfléchir à un autre type d’accompagnement prenant mieux en compte les besoins psychosociaux des enfants concerné·es et des autres enfants hospitalisé·es. De septembre 2020 à août 2021, la Fondation a ainsi déployé, dans le cadre d’une expérience pilote, une animatrice socioculturelle dans le but de mettre en place des actions collectives et individuelles pour chaque enfant admis·e. Ce projet s’est déroulé au sein du service de pédiatrie générale qui accueille des enfants âgé·es de 2 à 16 ans avec des symptômes et maladies variés, mais également des enfants de l’ONG Terre des hommes venu·es se faire opérer du cœur. DEUX UNIVERS DISTINCTS L’organisation des soins dans un hôpital est hiérarchisée et les protocoles mis en place structurent fortement l’activité. L’intégration d’un projet socioculturel dans un tel univers – privilégiant l’accompagnement au cas par cas et supposant une collaboration horizontale dans les prises d’initiatives – amène une confrontation des modèles pas toujours aisée mais certainement productive pour chaque partie. Comme l’animation socioculturelle est méconnue dans le milieu hospitalier, ce projet a nécessité une grande communication et beaucoup de temps d’adaptation; sans oublier qu’il a eu lieu en pleine période de crise sanitaire. Il a fallu déconstruire les préjugés et les idées reçues, mais aussi veiller à ce que les objectifs de départ soient respectés, soit rendre possibles la mobilisation et le pouvoir d’agir des enfants ainsi que la réappropriation de divers aspects de leur vie. Ce projet pilote a permis d’élargir les prestations de soins en agissant sur les besoins psychosociaux, en l’occurrence l’estime de soi et la confiance. Il a également apporté un soutien au corps médical sur des éléments liés à la sécurité affective de l’enfant. Tout cela offre à l’enfant et aux familles un accompagnement et un encadrement plus complet. PERSPECTIVES Au terme de la période d’essai, l’analyse de terrain a fait ressortir deux constats : l’utilité d’un accompagnement prévenant et à l’écoute des besoins complémentaires aux soins pour les enfants concerné·es et, probablement à terme, la mise en place d’une structure d’accueil libre au sein de la pédiatrie, à l’image d’un projet similaire au CHUV. Une réflexion restera toujours à mener entre les différents intervenant·es, en particulier sur les marges de manœuvre de chacun·e, entre les soins, l’écoute des besoins et l’accompagnement individuel et collectif des enfants hospitalisé·es. Cette expérience n’est que le début d’une histoire. Par manque de places dans les structures d’accueil adaptées, des enfants ne souffrant d’aucune pathologie médicale à proprement parler doivent séjourner temporairement aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). La FASe a mobilisé une animatrice socioculturelle pour accueillir, accompagner et soutenir ces mineur·es durant leur séjour hospitalier. Ce projet pilote a été financé par un donateur privé. Retour d’expérience de Raquel Nunes José, animatrice socioculturelle, assignée à ce projet pilote. L’ANIMATION SOCIOCULTURELLE AU SEIN DES HUG: QUAND DEUX MONDES SE RENCONTRENT ! Fortement décriées, le Grand Conseil met fin aux hospitalisations sociales en adoptant, fin février 2022, un projet de loi déposé en mars 2021.
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