FASe - Rapport Annuel 2020

27 26 RAPPORT ANNUEL 2020, ACTIONS RAPPORT ANNUEL 2020, ACTIONS PRÉSENTEZ-NOUS CETTE ACTIVITÉ EN QUELQUES MOTS Séverine Pochelon : Le Ludobus est une ludo- thèque itinérante qui se déplace dans les diffé- rents quartiers de la Ville de Genève, de mai à fin septembre. Il offre un espace de jeux libre, gratuit et non-organisé, ouvert à toute la popula- tion. Le Ludobus permet des contacts intergéné- rationnels et interculturels facilités par l’interface que représente le jeu et par la liberté d’aller et venir sans contraintes. QUELS SONT LES OBJECTIFS DES LUDOBUS? Le temps d’un après-midi, nous mettons à dispo- sition du public une multitude de jeux (de socié- té, de construction, symboliques, d’extérieur...). Un de nos objectifs est d’inciter les accompa- gnant·es tels que les parents et grands-parents à jouer aussi. Nous avons à cœur que personne ne reste seul·e et n’hésitons pas à créer un pre- mier contact. QU’EST-CE QUE LES LUDOBUS PERMETTENT? C’est avant tout un espace de grande liberté et de rêve. Chacun·e crée son moment : pas be- soin de s’inscrire, ni d’entrer dans un local ; tout se passe à l’extérieur. Il s’agit pour une partie de la population d’un premier contact avec une institution à Genève. Comme cette activité est ponctuelle, le public apprécie l’effet de surprise. EXPLIQUEZ-NOUS LE RÔLE DE L’ÉQUIPE D’ANIMATION Nous ne sommes ni des animateur·trices, ni des surveillant·es mais des facilitateur·trices de jeu, tout un programme subtil ! L’équipe est là pour orienter le public, pour inviter au jeu, pour encourager les adultes à jouer. Tout cela sans forcer personne. La face cachée est une organi- sation et une rigueur sans faille : régulièrement, nous vérifions, nettoyons et réparons le matériel. C’est aussi un travail physique : nous sortons et rangeons tous les jeux quotidiennement. Chaque objet a sa place dans le bus ! POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS SUR LE SUCCÈS DU PROJET ? J’aime dire qu’il y a une atmosphère de place de village, les gens viennent, s’arrêtent et repartent comme bon leur semble. Une certaine magie opère à chaque fois. Il règne un calme ambiant et il y a très peu de tensions. Cela se ressent aussi au niveau du matériel ; traité toujours avec beaucoup de respect. COMMENT AVEZ-VOUS ASSURÉ UNE PRÉSENCE DURANT L’ÉTÉ 2020? En mars 2020, à l’arrivée des premières restric- tions sanitaires, j’étais en pleine organisation de l’été. Je me suis questionnée sur la pertinence de lancer cette saison avec le risque de devoir tout annuler ou de proposer une version partielle et contraignante. D’entente avec le Service des Écoles, nous avons décidé d’aller de l’avant, convaincu·es du rôle des Ludobus durant cette période inédite. La population allait rester à Genève, elle avait encore plus besoin de s’évader. Le défi a été de ne pas savoir jusqu’au dernier moment, de prévoir plusieurs scénarios et de s’adapter sans cesse. Finalement, j’ai reçu fin juin le feu vert pour démarrer début juillet. Les Ludobus sillonnent les préaux, les places et les parcs de la Ville de Genève depuis près de quinze ans à la rencontre des enfants et des familles. Cette activité gratuite et spontanée investit l’espace public et crée un lien avec la population. Immersion avec Séverine Pochelon, responsable des Ludobus, sur ce succès immuable et plus particulièrement lors de l’édition 2020. Séverine Pochelon, travailleuse sociale pendant plus de 35 ans, dont 12 années pas- sées à la Maison de quartier des Asters, a pris sa pré-retraite fin 2020. Depuis 2013, elle occupait la fonction de responsable des Ludobus. Entretien. QUEL BILAN TIREZ-VOUS DE CETTE ÉDITION SPÉCIALE? Je suis fière de cette édition, nous avons réus- si, malgré les contraintes sanitaires, à garder l’esprit de liberté propre au Ludobus. La popu- lation a répondu présente. Nous avons ressenti un stress et une peur inhabituelle en lien avec la situation sanitaire. La plus grande réussite a été notre présence au parc des Cropettes. Dix jours avant de s’installer, un article dans la Tribune de Genève relatait les faits : des bandes organisées occupent l’espace et terrorisent la population. Nous avons vécu deux semaines incroyables avec une population qui a réinvesti ce lieu dans une ambiance calme, sereine, par moment magique. QUELS SOUVENIRS GARDEREZ-VOUS DE CES HUIT ANNÉES? Le plaisir de jouer bien sûr mais également la grande liberté et la confiance que l’on m’a ac- cordée. J’ai eu beaucoup de plaisir à embarquer une équipe, à chaque fois renouvelée. J’ai aus- si aimé lier des contacts avec les gens, les voir revenir durant la semaine ou l’année suivante. C’est touchant de voir grandir les enfants d’une année à l’autre et de les voir redécouvrir les jeux, comme dans une malle à trésors. Je souhaite longue vie à ce projet, espérant même qu’il fera des petits… dans les communes suburbaines ! Halte au parc des Cropettes : une oasis de sérénité. QUAND LES LUDOBUS S’INSTALLENT, C’EST UN AIR DE PLACE DU VILLAGE QUI SE CRÉE UN LUDOBUS EN 2020 Du 6 juillet au 24 septembre, un ludobus s’est arrêté dans les parcs suivants : Cropettes, Acacias, Geisendorf, Bastions ainsi qu’à la place de la Navigation. Une équipe de neuf personnes a fonctionné en tournus alors qu’en moyenne 120 personnes (50 adultes, 70 en- fants) étaient présentes chaque jour. VERSUS DEUX LUDOBUS HABITUELLEMENT Deux Ludobus sont en principe en fonction de mai à fin septembre avec une halte dans une trentaine de lieux. Puis, d’octobre à avril, un Ludobus anime un mercredi sur deux, en alternance, les préaux des écoles Geisendorf et Hugo-de-Senger. © Anne Colliard C’est avant tout un espace de grande liberté et de rêve. Chacun·e crée son moment : pas besoin de s’inscrire, ni d’entrer dans un local ; tout se passe à l’extérieur.

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