FASe - Rapport Annuel 2020
Atelier participatif de (re)- mobilisation de la jeunesse, projet imp!act. © amdo 10 11 RAPPORT ANNUEL 2020, FONDATION RAPPORT ANNUEL 2020, FONDATION Nous le pressentions tous, sans en mesurer l’am- pleur. L’évolution de la situation sanitaire en Italie et le premier cas en Suisse, le 25 février 2020, allaient nous conduire vers des chemins inconnus. Suite aux annonces du Conseil fédéral du 13 mars, le Conseil de fondation prend dans l’urgence ses premières décisions : création d’un accueil en service minimum, suspension des activités sur inscription, congé extraordinaire de dix jours pour les parents et préparation au volontariat. Le 16 mars, le Conseil fédéral dé- clare l’état d’urgence sanitaire et prononce un semi-confinement. Le même jour, tout s’arrête. En interaction avec les autorités cantonales et les partenaires, trois mouvements sont amorcés : le premier vise à contribuer aux solidarités émer- gentes dans les communes, le second se centre sur la prise en compte des jeunes les plus vul- nérables, le troisième est de venir en appui aux institutions fragilisées par la situation. De nombreuses équipes et centres se sont ainsi mis à disposition pour accompagner le dévelop- pement des plans communaux de solidarité, as- surant la logistique, l’organisation et la délivrance des courses, ou toute autre activité nécessaire au bien-être des populations alors en confinement. NE PAS PERDRE LE LIEN Dès le 16 mars, le bureau du Conseil de fonda- tion et le Secrétariat général ont négocié, avec les autorités politiques cantonales et communales, afin de relancer une présence de rue dans une finalité sanitaire et d’écoute de la jeunesse. En parallèle, la présence numérique s’est fortement développée pour offrir des espaces d’échanges. Le travail social hors murs a été officiellement relancé à partir de fin mars, souvent, dans un partenariat étroit entre les équipes TSHM et les équipes en centres. Dès le 18 mars, en réponse aux demandes de partenaires institutionnels et du Canton, un ap- pel à volontariat est lancé à l’interne pour venir en appui à différents secteurs, en particulier les foyers éducatifs, les établissements en charge du handicap ou encore la ligne de soutien psycholo- gique à la population. Plus de 150 personnes y répondent favorablement dans les 24 heures et une cinquantaine seront intégrées provisoirement dans de nouveaux environnements de travail. Au niveau du Secrétariat général, et en lien direct avec les membres du Bureau du Conseil de fondation, une cellule pandémie suit la situa- tion, répond aux nombreuses questions et sol- licitations, organise des séances collectives par Zoom chaque semaine avec les référent·es des équipes et présidences de centres. Des FAQs sur la santé et sur le droit du travail, dans cette période inédite, sont éditées et publiées quasi- ment chaque semaine. EN LIGNE AVEC LES BESOINS Arrivent les vacances scolaires de Pâques et la nécessité d’organiser un accueil en service minimum, y compris sur les jours fériés, dans un délai extrêmement court et dans des condi- tions sanitaires strictes : groupes de maximum trois enfants. 200 enfants, dont la moitié sur demande du Service de protection des mineurs (SPMi) ou de l’Office médico-pédagogique (OMP), ont bénéficié d’un temps de liberté et de jeux avec leurs pairs. À partir du mois de mai, la situation sanitaire se détend progressivement, avec en corollaire des plans de protection et des plans de reprise des actions. Remis à jour à chaque décision fédérale ou cantonale, ces plans vont toutefois permettre d’envisager l’été avec un nouvel œil. Il est alors proposé d’étendre les actions dans les espaces publics et de maximiser les places en centres aérés pour répondre à une très forte demande parentale, mais aussi plus directement de vie collective. En jonglant avec les finance- ments propres à la Fondation et des compléments communaux, il a ainsi été possible de multiplier les projets d’animation dans la rue répondant aux normes sanitaires et de passer de 7800 à 8200 enfants accueilli·es en centres aérés durant l’été. Du semi-confinement de mars à la seconde vague d’octobre en passant par un été ensoleillé : itinéraire d’une année plus que particulière, rythmée par un sentiment d’urgence. SECONDE SAISON Comme souvent dans les séries TV, la seconde saison est moins bonne que la première… Les infections remontent petit à petit et Genève gagne le titre du plus haut taux de prévalence mondial du virus à fin octobre. Les restrictions s’imposent à nouveau. Avec l’accord du service du médecin cantonal et sur dérogation, la FASe a pu accep- ter plus d’adolescent·es qu’exigé par les normes fédérales, ceci dès le 24 octobre. L’animation socioculturelle a réussi à faire entendre les inté- rêts des plus jeunes. La nécessité de disposer pour la jeunesse d’es- paces d’écoute et d’échanges est en effet primor- diale pour limiter les conséquences de la pandé- mie et de son cortège d’interdits : la construction identitaire des adolescent·es se réalise à travers le regard des pairs et suppose des lieux et des temps de socialisation. Les équipes, en centres et en TSHM, ont déployé des trésors d’agilité et de créativité pour poursuivre leurs actions et rester en contact étroit avec une jeunesse qui a su prendre ses responsabilités et les assumer. En prendre soin est une contrepartie nécessaire, qui se poursuit encore aujourd’hui. C’est ainsi, en particulier sur la base d’une en- quête réalisée fin novembre auprès des différents terrains, que le Secrétariat général a proposé au Conseil de fondation d’adopter, après consulta- tion, des Lignes directrices prioritaires pour la jeunesse*. Visant à limiter au maximum les impacts de la pandémie sur la santé des jeunes, ces lignes prioritaires sont articulées autour de trois axes, allant de la prévention en santé mentale à l’action collective, en y ajoutant une attention particulière aux facteurs de pauvreté. Ce plan se dessine au- tour du besoin d’écoute et de partage entre pairs ainsi que de la lutte contre le désœuvrement et l’isolement pour permettre à cette jeunesse de croire en son avenir et en ses potentiels. Redonner aux jeunes une capacité à se proje- ter, à se trouver un chemin, est bel et bien un enjeu central pour ces prochains mois, si ce n’est années. RÉTROSPECTIVE D’UNE ANNÉE HORS NORME UN COUP DE TONNERRE * https://bit.ly/2Sm5BpH fase.ch/actualites
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