FASe - Rapport Annuel 2019

31 RAPPORT ANNUEL 2019, ANALYSE RAPPORT ANNUEL 2019, ANALYSE 30 Face à l’actualité concernant différents types de préjugés et discriminations (sexisme, harcèlement sexuel ou loi anti-homophobie), on peut se de- mander ce qu’il en est, aujourd’hui, du racisme. Alors qu’ailleurs, ce fléau tue encore, notre société multiculturelle en a-t-elle vraiment terminé avec le racisme? On pourrait le croire, vu la très large diversité culturelle et religieuse dominant dans notre canton (40% de personnes de nationalité étrangère), mais est-ce vraiment le cas ? DES JEUNES CONCERNÉ·ES PAR LES STÉRÉOTYPES RACISTES ET XÉNOPHOBES Au quotidien, les préjugés concernant certaines nationalités ou appartenances – dont les jeunes peuvent d’ailleurs autant être victimes qu’au- teur·es – sont assez répandus. Ils sont encore confirmés par le fait que les personnes prove- nant de la migration sont parfois en plus grand nombre dans des structures scolaires regroupant des jeunes ayant des difficultés d’apprentissage. Cette population peut être plus tard sujette de discriminations lors de la recherche d’un appren- tissage ou sur le marché du travail. Dans le même temps, les jeunes aux prises avec des stéréotypes ou préjugés renoncent souvent à dénoncer les propos ou attitudes racistes par peur de ne pas être pris·es au sérieux, par crainte d’être accusé·es d’instrumentalisation du racisme ou pour ne pas être l’objet de représailles. Dans tous les cas, une majorité des jeunes passent leur ressenti sous silence. Mais à quel prix ? UN IMPACT DÉVASTATEUR SUR LA SANTÉ DES VICTIMES, LE LIEN SOCIAL ET LA DÉMOCRATIE La société se focalise souvent sur les motiva- tions et les actes des auteur·es et peu sur l’ex- périence des victimes des actes de racisme. Le déni de leur dignité et de leurs droits, ajouté à l’exclusion et aux discriminations, ont pourtant des conséquences importantes sur leur santé physique et psychique : honte, dévalorisation, angoisse voire dépression ou autres symptômes post-traumatiques. À cela s’ajoute le fait que le racisme a un impact important non seulement sur la santé et le lien social, mais aussi sur les fondements démocra- tiques de notre société. DES PISTES D’ACTIONS CONTRE LE RACISME ET LES DISCRIMINATIONS Des contacts effectués avec des jeunes lors de projets associatifs, soit dans le cadre de la se- maine contre le racisme, soit par le Centre-Écoute contre le Racisme, montrent que ce phénomène, doublé d’une xénophobie et de stéréotypes gé- néralisés, au gré ou non de l’actualité, s’exprime encore largement. Ce sont des mécanismes qu’il faut détecter pour les déconstruire et tenter de les désamorcer, en prenant aussi en compte la façon dont les jeunes perçoivent et comprennent le racisme. LE RACISME AUJOURD’HUI CHEZ LES JEUNES ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES DU BUREAU DE L’INTÉGRATION DES ÉTRANGERS Le Bureau de l’intégration des étrangers (BIE) coordonne, développe et finance des actions et des projets liés à l’intégration des étranger·ères et à la prévention du racisme et des discriminations sur le canton. Le BIE a également pour tâche de sensibiliser et informer l’ensemble de la population genevoise sur les questions relatives aux migrations. Il est rat- taché, comme la FASe, au Département de la cohésion sociale (DCS). Le BIE, mandaté pour la prévention du racisme au plan cantonal, s’est associé à la FASe pour établir une collaboration à long terme. But : mettre en commun les compétences nécessaires non seulement en matière de prévention, mais aussi pour agir lorsque le racisme a d’ores et déjà des conséquences concrètes. DES RESSOURCES SUPPLÉMENTAIRES POUR DES PROJETS INNOVANTS Alors que les activités scolaires sont obligatoires jusqu’à 18 ans, personne n’est obligé de fréquen- ter les maisons de quartier ou d’avoir des activi- tés extrascolaires. Les organismes extrascolaires doivent donc proposer des activités particuliè- rement attractives et davantage associées aux loisirs qu’aux activités scolaires. Un fonds de prévention du racisme 1 (Fonds PRISME) a été créé en 2019, conjointement entre la FASe et le BIE, pour financer des pro- jets de prévention du racisme et des discrimina- tions adaptés à un public jeune et non captif. Ce fonds sera disponible dès 2020 pour un montant maximal de 5000 fr. par projet et un total de 25000 fr. par année. UN PÔLE DE COMPÉTENCES DE PRÉVENTION DU RACISME ET DES DISCRIMINATIONS Plusieurs centres et équipes TSHM de la FASe collaborent déjà avec le BIE de manière ponc- tuelle. Les deux entités ont décidé de renforcer cette coopération par la création, au sein de la FASe, d’un pôle de compétences de prévention du racisme et des discriminations liées à l’origine. Les collaborateurs et collaboratrices intéressées par la prévention des discriminations et du ra- cisme peuvent faire partie de ce pôle et béné- ficieront de formations, outils, focus groupes, enquêtes ou autres ressources utiles, pour, par la suite, participer à la détermination de ce qui pourrait ou devrait être fait en matière de pré- vention du racisme. Ces personnes, considérées à terme comme ré- férentes au sein de la FASe, seront consultées pour toutes les initiatives liées à la prévention des discriminations et du racisme. © Le Spot 1 Le dépôt de projet se fait par formulaire électronique sur le site du BIE : https://www.ge.ch/financement-projet-lien-integration- etrangers/financement-projet-protection-contre- discrimination Atelier danse pour les scolaires, dans le cadre de la semaine contre le racisme, organisée par la maison de quartiers de Chêne-Bourg - Le Spot, en partenariat avec le BIE. Un fonds de prévention du racisme (Fonds PRISME) a été créé en 2019, conjointement entre la FASe et le BIE, pour financer des projets de prévention du racisme et des discriminations adaptés à un public jeune et non captif.

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