FASe - Rapport Annuel 2019

27 26 RAPPORT ANNUEL 2019, ACTIONS RAPPORT ANNUEL 2019, ACTIONS Sur la commune de Carouge, la Fondation im- mobilière de la Ville de Carouge (FIVC) et la Fon- dation HBM Emma Kammacher ont développé ces dernières années des partenariats forts avec l’équipe TSHM, les autorités communales et la FASe. Centrées sur la lutte contre le délitement social et l’émergence des solidarités entre les ha- bitant·es, les interventions des professionnel·les sont multiples, ciblées, ludiques et à l’écoute des besoins. Le modèle du nouveau quartier des Aurea est à ce titre exemplaire. Avec une population homo- gène et vulnérable, ce quartier a fait l’objet, dès l’arrivée des premiers habitant·es, d’une forme de vigilance sociale. Les autorités communales, la FASe et la Fondation HBM Emma Kammacher ont rapidement convenu de renforcer l’équipe TSHM pour mieux accompagner la construction d’un ensemble résidentiel regroupant des lo- gements d’utilité publique (LUP). En quelques mois, un dispositif visant à prévenir et anticiper les problématiques s’est installé dans un quartier qui rassemble une population cumulant de nom- breuses difficultés socio-économiques. UNE PRÉSENCE ACTIVE L’équipe TSHM s’est donnée pour mission de développer une forte présence physique dans le quartier à l’attention de chaque habitant·e et des concierges ainsi qu’une écoute attentive des be- soins, des attentes et des vécus. Ces démarches ont été possibles grâce à la relation étroite avec la fondation propriétaire et la régie. Les occasions de rencontres et d’échanges ont été multipliées : fêtes de quartier, sessions de ci- néma en plein air. En complémentarité, la Maison de quartier de Carouge intervient les mercredis dans un local dédié au cœur du quartier et pro- pose des animations ludiques et créatives pour les enfants et parfois les parents. Une présence de rue régulière, une écoute at- tentive, une observation des réalités locales, une création de liens durables avec les habitant·es et une médiation des situations conflictuelles ont contribué au renforcement constant d’un mieux- vivre ensemble. C’est ici un travail fin, délicat et centré sur l’émergence des besoins et la valori- sation des compétences existantes. UN POINT D’ÉQUILIBRE Avec un recul de quelques années, il est possible d’affirmer qu’il existe un lien entre une relative paix sociale et l’intervention quotidienne des travailleur·ses social·es hors murs. L’équipe a su tisser un maillage entre et avec les habitant·es, patiemment et avec humilité. Un quartier s’est construit, avec ses espaces, ses rituels et ses personnages emblématiques. LES AUREA, UN PARI COMMUN Certains quartiers peuvent présenter des caractéristiques de vulnérabilité et ont parfois une forte densité de logements d’utilité publique (LUP). Une attention particulière mérite d’être accordée au développement d’une cohésion sociale et au renforcement de la qualité de vie. Ce travail permanent de proximité et à long terme tient compte de la réalité des plus fragiles et produit de l’équilibre et de la constance dans les comportements humains. L’intervention se situe dans une dimension de prévention précoce, de socialisation, de repérage des situations com- plexes individuelles et collectives, d’alerte, de veille et d’inclusion pour les habitant·es les plus à la marge. Dit autrement, le pari de la cohésion sociale et son appareillage de soutien à la personne et au collectif s’est avéré être préventif et favorisant une bonne anticipation des problématiques po- tentielles. Cet enjeu « lie » les acteurs mobilisés – tant habitant·es que professionnel·les – en fa- veur d’une approche ouverte et constructive plu- tôt qu’urgentiste. Il permet également à chaque individu de se retrouver en coresponsabilité du bien-être du quartier, qui lui-même devient pro- ducteur de sa propre résilience. Une plus grande cohésion, travaillée quotidiennement, s’avère ainsi être un antidote contre la précarité individuelle et collective. «À force de sacrifier l’essentiel à l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. » Edgar Morin UNE VOIE À SUIVRE D’un point de vue plus global, le dispositif dé- veloppé aux Aurea, comme celui des Tours de Carouge, illustrent l’importance de construire de vrais partenariats entre les fondations pro- priétaires, les régies, les concierges, l’autorité communale et la FASe. Le sentiment d’appar- tenance à un quartier – ferment de la cohésion sociale – se joue quotidiennement et se déve- loppe progressivement. Des années sont parfois nécessaires et, pour ce faire, une stabilité des partenaires et une vision commune des objectifs recherchés sont essentielles. L’expérience des Aurea permet d’imaginer une extension de ce modèle de partenariat entre le monde politique, les fondations immobilières et l’animation socioculturelle au regard de la den- sification annoncée et du lancement des grands projets urbains. Cette voie permet de créer des conditions favorables à des quartiers animés, dynamiques et dans lesquels il fait bon vivre. La Fête des Voisins. © Alexandre Chac Le dispositif développé aux Aurea, comme celui des Tours de Carouge, illustrent l’importance de construire de vrais partena- riats entre les fondations propriétaires, les régies, les concierges, l’autorité communale et la FASe.

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