FASe - Rapport Annuel 2019

25 24 RAPPORT ANNUEL 2019, ACTIONS RAPPORT ANNUEL 2019, ACTIONS POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS SUR CE PROJET D’ACCUEIL DE RMNA? Christel Moretto : J’ai mis en place durant l’été 2018 un projet pilote avec trois migrants âgés de 16 à 17 ans. Ces jeunes hommes ont expérimenté durant une semaine le rôle d’aide-moniteur. Ils ont été rémunérés et ont reçu une attestation de travail. Je les ai ensuite revus régulièrement et un lien de confiance s’est créé. Il était évident pour moi que l’expérience devait se poursuivre à plus large échelle. COMMENT LE PROJET A-T-IL PU CONTINUER? La première étape a été de trouver le financement et un centre prêt à porter ce projet. L’équipe d’ani- mation de la Maison de quartier des Libellules a répondu à mon appel et j’ai ainsi pu formaliser une demande auprès du Fonds Ados été 1 de la FASe. La commission Ados été a validé au prin- temps 2019 le financement pour 20 jeunes. COMBIEN DE JEUNES ONT ÉTÉ ENGAGÉ·ES ET COMBIEN DE CENTRES ONT ÉTÉ IMPLIQUÉS? La demande a été forte puisque j’ai reçu, en moins de trois jours, une liste de 30 jeunes prêt·es à s’engager. Au final, 27 personnes mineures ou âgées de 18 à 19 ans ont été embauchées dans onze centres : les maisons de quartier des Libel- lules, des Acacias, Chausse-coq et des Eaux-Vives; pré en bulle ; la Maison Vaudagne ; le Centre de loisirs et de rencontres du Grand-Saconnex ; le Terrain d’aventures de Lancy-Voirets ; le Jardin Robinson d’Onex et, hors FASe, l’association Escapade familiale. ENGAGEMENT DE RMNA DANS DES CENTRES AÉRÉS D’ÉTÉ Christel Moretto, assistante socio-éducative, travaille à la FASe depuis plus de 20 ans. Elle partage son temps entre la Maison de quartier des Asters, pré en bulle et la ludothèque des Pâquis. Investie auprès des personnes migrantes, elle a mis sur pied deux projets d’accueil. Le premier propose à des enfants, vivant en foyer avec leur famille, d’intégrer les activités du mercredi après-midi en maison de quartier ou un centre aéré durant l’été. Le second vise à accueillir des RMNA (requérant·es d’asile mineur·es non accompagné·es), en tant que stagiaires, dans des centres aérés d’été. Retour sur ce deuxième projet. COMMENT CES JEUNES SONT INTÉGRÉ·ES AUX ÉQUIPES? Chaque jeune a signé un contrat de travail d’aide- moniteur·trice d’une semaine avec le centre qui l’engageait. Comme tout·e moniteur·trice FASe, chaque stagiaire était encadré·e par un·e profes- sionnel·le de l’animation. Ils aidaient les équipes à mettre en place ou à ranger le matériel ainsi qu’à encadrer les activités. QUELS SONT LES BÉNÉFICES POUR CES MIGRANT·ES? Il s’agit tout d’abord d’une occupation durant l’été pour ces jeunes gens «coincés » dans leur foyer. Ils accèdent ainsi à une première expérience professionnelle dans un milieu bienveillant. Ils perçoivent une petite rémunération, reçoivent une attestation de travail et perfectionnent leur fran- çais. Ils prennent par ailleurs confiance en eux. QUEL A ÉTÉ VOTRE RÔLE DANS LA MISE EN PLACE DU PROJET ? Comme je travaille depuis longtemps à la FASe, j’ai activé mon réseau. J’ai pu mobiliser suffi- samment de centres prêts à relever le défi. J’ai également eu la confiance des enseignant·es ACCES II et des éducateur·trices du Foyer de l’Étoile pour entrer en contact avec ces RMNA. J’ai pris en charge les premières rencontres et je me suis occupée du suivi de projet. Bien que chaque centre encadre ses stagiaires durant la semaine, je reste en soutien. AVEZ-VOUS REÇU D’AUTRES AIDES FINANCIÈRES? L’Hospice général a financé tous les frais en lien avec les demandes d’extraits de casiers judiciaires (deux extraits sont nécessaires pour toute activité impliquant des contacts avec des mineur·es). Je devais également trouver un financement sup- plémentaire puisque la FASe me soutenait pour 20 adolescent·es, que j’avais reçu 30 dossiers et que je ne pouvais pas me résoudre à en refuser. J’ai pu compter sur les centres pour participer financièrement. QUEL BILAN TIREZ-VOUS DE CETTE EXPÉRIENCE? Le bilan est très positif tant pour les stagiaires que pour les centres qui ont pu s’appuyer sur une vraie aide. Les RMNA et les participant·es des centres aérés sont très proches en termes d’âge. Ces pre- mier·ères sont très enclin·es à jouer une partie de foot ou à sauter dans l’eau avec les enfants. QUELLE EST VOTRE PLUS GRANDE SATISFACTION? Cette expérience a permis à plusieurs RMNA de poursuivre dans le domaine : trois jeunes sont inscrits au CEFOC (Centre d'études et de for- mation continue pour travailleurs sociaux), trois ont été engagés comme moniteur ponctuel et un a véritablement trouvé sa voie. Il a effectué un stage dans une crèche et a signé un contrat d’apprentissage. EST-CE QU’IL Y AURA UNE SUITE EN 2020? Mon souhait est de pouvoir renouveler cette ex- périence durant l’été 2020 avec le soutien du Fonds Ados été 1 et, avec davantage de filles. Préparation de pizzas à la Grève Nautique avec pré en bulle. © DR TÉMOIGNAGE DU CENTRE DE LOISIRS ET DE RENCONTRES DU GRAND-SACONNEX Sensible aux problématiques migratoires, l’équipe d’animation a accepté de participer à ce projet. Tout a débuté autour d’un repas au restaurant Nomades. Christel Moretto ac- compagnait les trois jeunes hommes pour ce premier contact. Une fois les estomacs rem- plis, les langues se sont déliées. Nous avons pu faire connaissance et nous organiser. Deux d’entre eux ont aidé l’équipe des préados et le troisième celle des enfants, chacun pen- dant une semaine. Nous avons particulièrement apprécié les échanges entre les RMNA, l’équipe d’anima- tion et les participant·es aux activités. Ces trois stagiaires étaient désireux de se rendre utiles et soucieux de bien faire les choses ; ils ont ainsi apporté une aide précieuse au bon déroulement des activités. Leurs sourires tout au long de la journée en disaient long. L’expérience a été si positive que deux d’entre eux ont prolongé leur contrat, de manière bé- névole cette fois-ci. Enfin, un des jeunes a été engagé dans notre atelier de construction de caisses à savon. 1 Fonds de soutien au développement de projets estivaux pour les ados ne partant pas en vacances.