FASe - Rapport Annuel 2019

23 22 RAPPORT ANNUEL 2019, ACTIONS RAPPORT ANNUEL 2019, ACTIONS Le travail social hors murs (TSHM) est générale- ment identifié comme une mission s’adressant en priorité, aux quartiers périphériques paupérisés ou aux centres-villes. L’équipe B2P (Bardonnex, Perly-Certoux et Plan-les-Ouates) a développé une intervention sur la commune de Bardonnex, commune rurale de 2200 habitant·es. Le taux de chômage est inférieur à 1,5% et le revenu médian par couple marié est supérieur de près de 30% à la moyenne cantonale. Aucun indi- cateur sur le portail de l’Office cantonal de la statistique ne permet de relever une fragilité du tissu social. Quel est alors l’intérêt à mettre en œuvre le tra- vail social hors murs sur ce territoire ? À quelles conditions? Est-ce que ce type d’actions peut être considéré comme du travail social hors murs ? La mise en place du TSHM sur le canton de Genève a été, pour des petites communes, l’op- portunité d’initier des actions en direction de leur jeunesse. Alors que dans les zones plus ur- baines, des centres de loisirs ou des maisons de quartier préexistaient bien souvent à l’arrivée des travailleurs et travailleuses sociales hors murs. À Bardonnex, il n’y avait pas de structure d’accueil pour les jeunes. OUVERTURE D’UN LOCAL Tout a débuté, en janvier 2013, par l’ouverture d’un local dans l’ancienne école de La Bossenaz. Celui-ci nous a permis de créer un point de ren- contre avec les jeunes de la commune, notam- ment ceux logeant à La Croix-de-Rozon, localité où résident des familles plus touchées par la précarité. Nous proposons chaque semaine deux temps de rencontre : le mercredi après-midi pour les jeunes scolarisé·es au cycle et le jeudi soir pour les plus de 15 ans. Nous fonctionnons se- lon les principes de l’accueil libre et partageons le goûter ou un repas confectionné ensemble. Il nous a rapidement paru pertinent de proposer un lieu d’accueil pour rencontrer les jeunes en raison du peu d’adolescent·es croisé·es lors de nos tournées. Ceci constitue le premier amé- nagement paradoxal : faire du hors murs dans les murs. Nous gardons néanmoins en tête les principes cardinaux de l’animation, notamment la libre adhésion et le non-jugement. Au-delà des tournées de rue, nous mobilisons d’autres outils d’intervention propres au TSHM, soit les petits jobs 1 , les soutiens individuels ainsi que les ac- tions collectives et communautaires. LA MISE EN ŒUVRE DU TRAVAIL SOCIAL HORS MURS EN CAMPAGNE GENEVOISE L’équipe TSHM B2P, basée à Plan-les-Ouates, intervient également sur les communes de Perly-Certoux et de Bardonnex. Plongée avec Guillaume Vaucouleur, responsable de l’équipe, dans les actions mises en place à Bardonnex, commune aisée de la campagne genevoise. Comment le travail social hors murs, forme d’intervention urbaine se décline- t-il en zone rurale? ALLER À LA RENCONTRE DES JEUNES Quelle stratégie avons-nous mis en place pour rencontrer les jeunes qui ne viennent pas au local ? Comment maintenir le principe d’« aller vers », propre aux équipes TSHM? Nous nous appuyons sur les réseaux locaux et les opportu- nités de collaboration pour faire connaître nos actions auprès de la jeunesse. Notre cible : celles et ceux en rupture ou en risque de l’être. Sur proposition des membres du Conseil commu- nal, nous encadrons la sortie annuelle organisée pour les adolescent·es de la commune sortant du cycle d’orientation. C’est l’occasion pour ces jeunes d’entrer en contact avec deux profes- sionnel·les de l’équipe dans un cadre convivial et non-contraignant, conformément au principe de libre-adhésion. Aussi, nous accueillons une fois par mois dans notre local, sur le temps de midi, les enfants du parascolaire scolarisés en 8P pour leur faire dé- couvrir le lieu et établir un premier lien. DES PARTENARIATS AVEC LES ASSOCIATIONS LOCALES Le maillage avec le réseau local est un moyen essentiel de faire connaître notre action auprès du public. Nous sommes partenaires d’associa- tions locales comme les seniors de Bardonnex, la bibliothèque gérée par les parents d’élèves ou l’association de la patinoire. Bien que leurs champs d’intervention soient éloignés des nôtres, elles peuvent avoir connaissance de situations problématiques et ainsi nous orienter les jeunes ou solliciter des petits jobs pour leurs événe- ments. Chaque partenariat s’esquisse souplement en fonction des opportunités et des demandes. Ainsi et malgré plusieurs rencontres, la collabo- ration avec la Jeunesse de Bardonnex ne s’est pas concrétisée. Nous collaborons régulièrement avec le person- nel communal, notamment l’assistante sociale, et avec les travailleurs et travailleuses sociales du cycle de Drize, au sein duquel les jeunes de la commune sont scolarisé·es. Autant de relais possibles auprès de notre public. Enfin, les jeunes sont les meilleurs ambassadeurs et ambassa- drices auprès de leurs pairs pour faire connaître notre action. Nous l’avons d’ailleurs potentialisé par l’engagement de moniteur·trices résidant sur la commune. Notre présence à Bardonnex fondée sur l’« aller vers » est l’une des réponses pertinentes en mi- lieu périurbain pour accompagner les probléma- tiques juvéniles. En outre, l’avantage d’être sur un secteur intercommunal permet à la population jeune de Bardonnex de bénéficier des anima- tions proposées sur les deux autres communes du secteur, comme le Sport pour tous et toutes ou les sorties. Guillaume Vaucouleur 1 Outil permettant à des jeunes de 15 à 25 ans d’avoir une première expérience professionnelle et/ou de bénéficier d’un soutien financier pour réaliser un projet. Repas en commun du jeudi soir. © DR © DR Moment de partage dans le local à La Croix-de-Rozon. Les jeunes sont les meilleurs ambassadeurs et ambassa- drices auprès de leurs pairs pour faire connaître notre action.

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