FASe - Rapport Annuel 2018
10 11 RAPPORT ANNUEL 2018, FONDATION RAPPORT ANNUEL 2018, FONDATION Centre de rencontres et de loisirs de Chêne-Bougeries, Passage 41 Passant outre les rivalités habituelles, le parlement cantonal a été unanime pour soutenir la loi J 6 11 du 15 mai 1998 marquant la naissance de la FASe, évoluant ainsi de la Commission cantonale des centres de loisirs et de rencontres (CCCLR) à une fondation de droit public. Pourtant, des tensions sont rapidement appa- rues entre les partenaires. Face aux risques de rupture entre ceux qui finançaient et ceux qui animaient les activités de terrain, le conseiller d’État Charles Beer m’a confié, au printemps 2006, la présidence de la FASe avec pour mission de redéfinir un cadre solide pour tisser des liens de confiance et donner ainsi tout son sens à notre travail. RENFORCER L’ÉCOUTE MUTUELLE ENTRE LES PARTENAIRES Dès lors, j’ai été sollicité par beaucoup de per- sonnes désireuses de «sauver » le travail effectué, notamment en mars 2006 par Katia Merlino, alors présidente de la FCLR: « Il est indispensable que le monde associatif soit plus écouté, et ainsi, en collaboration avec les autres partenaires, nous pourrons innover et surtout agir. » Lors d’une réunion rassemblant, le 15 novembre 2008, de nombreuses personnes exerçant une responsabilité au sein de la FASe, le constat était grave : la principale menace pour la Fon- dation venait de nous. Nous devions prendre conscience que nous avions besoin des uns et des autres. Pourquoi alors butions-nous tant sur l’organisation structurelle, nos différences et le budget ? Les discussions sur des sujets clivants avaient envahi l’ensemble de nos espaces de concertation au détriment de l’essentiel : les populations. Se réunir a été le début de la résilience. Vouloir rester ensemble est devenu le signe d’un progrès commun, puis travailler ensemble aura été notre défi pour réussir le changement de cap attendu. «Aucun de nous ne sait ce que nous savons tous, ensemble. » Euripide Répondre aux nouvelles demandes des populations et des autorités a impliqué la mise en place de modifications législatives, du contrat de prestations avec le Canton, d’une nouvelle gouvernance, des conventions tripartites incluant notamment les intentions politiques des communes et les projets institutionnels des centres, des nouvelles règles de financement et d’une nouvelle répartition des tâches. De nombreuses activités et soutiens ont été développés et de nouvelles missions ont été confiées à la FASe. S’ENGAGER CONTRE LES INJUSTICES ET LES DISCRIMINATIONS Et coup de projecteur pour ses 20 ans : le nouveau Conseil d’État positionne la FASe à une place en vue dans son nouveau Département de la cohésion sociale. Thierry Apothéloz, vice-président de la FASe élu au Conseil d’État, a compris ce qu’elle peut et doit apporter à la population genevoise. L’animation socioculturelle est l’une des clés pour assurer la cohésion sociale et valoriser une place pour chacun. Pendant ces douze ans à la présidence de la FASe, mes priorités auront été d’assurer à cha- cun une place valorisante. Cela nécessite de fuir la morale exclusive et punitive pour privilégier l’éclosion chez chacun de ce qu’il est et aspire à être, dans le respect des autres. Cela implique de combattre les nombreuses tentatives politiques et religieuses d’imposer des comportements exemplaires et d’exclure les différences. Notre liberté n’est jamais acquise. Les menaces pèsent avant tout sur nos enfants et les populations fragilisées. Bien que théoriquement protégés contre toute forme de discrimination, certains continuent d’en subir les méfaits, même de la part d’institutions censées les prévenir. Notre environnement meurt sous les pesticides et notre société s’étouffe dans la bureaucratie liberticide, axée sur l’avoir au détriment de l’être. Promouvoir la cohésion sociale c’est aussi lutter contre les injustices. «Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier ! » Martin Luther King Comment ne pas s’étonner lorsque certains veulent légiférer de façon restrictive sur qui doit aimer, qui peut donner la vie, qui peut adopter ? Pourquoi devrions-nous reconnaître certains types de familles et pas d’autres ? Alors que l’amour et l’affection, ciments de la relation, n’ont ni sexe, ni genre, ni âge. Il est essentiel d’abolir toutes les formes d’arbitraire et notamment le rejet des enfants, qui souffrent à cause d’adultes leur faisant payer ce qu’ils reprochent à leurs parents. Enfants dénigrés et harcelés, menés au suicide, dans l’indifférence de ceux qui se taisent et laissent mourir l’espoir d’une vie. L’exclusion dans ce qu’elle a de pire. Après douze ans à la tête de la FASe, je constate que notre travail n’est pas anodin. Chaque fois que nous combattons une injustice c’est le monde qui gagne. Les rires et les sourires de nos quartiers sont autant de lumières qui favorisent le bonheur et la connaissance de soi. Nos quartiers sont pluriels et qui mieux que les associations et les bénévoles sont les garants de cette expression? Qui mieux que les Communes sont les garantes de leur pérennité? Qui mieux que le conseiller d’État aura à cœur de protéger les diversités qui font de la FASe une richesse exceptionnelle? Qui mieux que nos collaborateurs sont les garants de l’équité? J’espère que durant ces 20 ans nous aurons tenté de tirer le meilleur de nous-même au profit des populations. Je vous encourage à poursuivre votre travail sur les terrains pour renforcer le lien social et donner à chacun les possibilités de trouver et donner du sens à son quotidien. À tous merci et vive la FASe ! Alain-Dominique Mauris Extrait du discours d’Alain-Dominique Mauris, président du Conseil de fondation de 2006 à 2018, lors de la cérémonie des 20ans en novembre 2018. BILAN DE LÉGISLATURE UNE CONTRIBUTION IMPORTANTE À UNE SOCIÉTÉ PLUS SOLIDAIRE : LA FASe A 20ANS © Anne Colliard
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