FASe - Rapport Annuel 2017

RAPPORT ANNUEL 2017, RESSOURCES HUMAINES & FINANCES 36 RAPPORT ANNUEL 2017, RESSOURCES HUMAINES & FINANCES 37 La Fondation genevoise pour l’animation socio- culturelle (FASe) et la police cantonale disposent depuis 10 ans d’un protocole de collaboration. Ce travail en commun, avec des rôles bien dé- finis pour chaque institution, a fait l’objet d’une rencontre formative. Elle a été suivie par 130 col- laborateurs et collaboratrices. Des employé-e-s du Service de la jeunesse de la Ville de Genève et de services communaux avaient aussi fait le déplacement. Le secrétaire général de la FASe, Yann Boggio, a rappelé que le but de ce travail « est la création d’un maillage pour le bien de l’enfant et de la jeunesse. » Le protocole de collaboration fixe les conditions d’intervention de la police dans les centres et dé- limite les prérogatives des travailleurs sociaux. Il précise notamment la façon dont doit se dérouler l’audition de mineurs ou la levée du secret de fonction pour un animateur ou une animatrice. «Les jeunes sont sensibles à la cohérence de nos actions », a souligné Pierre-Alain Dard, chef de la Brigade des mineurs. Qui fait quoi dans cette équation ? «Nous nous préoccupons des jeunes avec fermeté et bienveillance, comme les travail- leurs sociaux, mais pas dans le même ordre», a résumé le policier. SOCIAL ET URBANISATION Autre grand thème : les enjeux des développe- ments urbains dans une Genève en pleine muta- tion. Comment se prennent les décisions ? Quelle place pour la voix des habitant-e-s et du social dans ces processus ? Telles sont les grandes in- terrogations qui ont été abordées durant cette rencontre par des intervenants et intervenantes issu-e-s de l’urbanisme, du politique et de l’ani- mation socioculturelle. Pascal Thurnherr, copré- sident de l’association de la Maison de quartier des Acacias et actuel président de la FCLR, et Florian Exchaquet, animateur socioculturel dans ce lieu, ont décrit leur participation au proces- sus d’élaboration du futur quartier des Vernets. Ils ont souligné un risque dans cette démarche, celui d’être instrumentalisés par les profession- nels engagés dans ce type de projets. Pour au- tant, l’association a pu faire part de ses souhaits. «Le travail effectué en amont avec l’association, l’équipe d’animation, la population et les ren- contres faites lors de l’écriture des dossiers, nous ont permis de valoriser notre engagement auprès de la direction du projet Praille-Acacias-Vernets», a indiqué Pascal Thurnherr. Simon Gaberell, géographe et coordinateur de la plateforme de développement urbain de la HES- SO Genève, a dressé un historique de l’urbanisme «La profession d’architecte s’est accaparée la dis- cipline de l’urbanisme au fur et à mesure, mais à l’origine, d’autres corps de métiers étaient impli- qués, dont celui des travailleurs sociaux », a-t-il rappelé. Alexandra Pittet, coordinatrice de région FASe et chargée de cours à la HETS de Genève, a rappelé qu’un des passages obligés pour les acteurs de l’animation socioculturelle était d’être au clair sur les processus techniques et légaux de l’urbanisation. « Il s’agit aussi de maîtriser un vocabulaire commun qui puisse être entendu par l’ensemble des corps de métier concernés. Nous serions alors sûrement plus souvent pris en considération», a-t-elle lancé. FOCUS SUR LES FORMATIONS EN 2017 Relations entre police, animateurs et animatrices, urbanisme social, tournées de rues des TSHM, ateliers sur les chantiers éducatifs : tels ont été quelques-uns des thèmes de for- mation proposés par la FASe en 2017. TOURNÉES RUE : L’OUTIL TSHM Au cœur de l’action des travailleurs sociaux hors murs (TSHM), on trouve les tournées de rue. Ce mode d’action a fait l’objet d’un «Regards croi- sés». Un questionnaire envoyé préalablement aux TSHM avait permis de décrire les buts essentiels de ce travail. Pour les équipes, les tournées ont pour objet de faire connaissance avec les jeunes, d’entendre leurs besoins et de pouvoir se faire le porte-parole d’une jeunesse qui ne fréquente pas les institutions habituelles. Il s’agit en par- ticulier de prévenir la marginalisation, l’isole- ment et le désœuvrement. Les TSHM ont aussi comme mission de se montrer au public et aux partenaires et de répondre aux besoins des po- litiques, notamment en matière de préservation de la paix sociale. Des discussions en petits groupes ont permis de relever certaines tendances. Les TSHM ont relevé l’importance des réseaux sociaux, tant dans la communication entre les jeunes que dans l’ac- cès à l’information. Ils ont souligné la nécessaire adaptation des professionnels à cette évolution. La place des jeunes dans l’espace public est moins acceptée, observent-ils. Les professionnels constatent parallèlement une augmentation des peurs et de l’intolérance, avec pour conséquence une relégation des jeunes dans des espaces tantôt dédiés, tantôt « auto-appropriés », mais le plus souvent déplacés de lieu en lieu, au gré des plaintes du voisinage. Autres outils de l’animation socioculturelle, les chantiers éducatifs, ces travaux pour des jeunes mis en place sur des durées supérieures aux petits jobs classiques. Ce «Regards croisés » a été organisé selon le principe d’une rencontre transfrontalière et s’est déroulé à Lancy. Ces ren- contres, qui existent depuis 2012, associent la FASe, la Haute Ecole de travail social de Genève, les structures de prévention françaises Passage et l’Etablissement public départemental auto- nome (EPDA). Yann Boggio, a rappelé le contexte global, celui d’une région transfrontalière où le développement urbain explosait. RUPTURES ET AUTRES THÈMES La FASe propose régulièrement des formations menées par des organismes externes. Cela a été le cas à la fin de l’année avec un séminaire consacré à l’enfant et l’adolescent en deuil d’un proche. Ce moment d’échanges a été mené par l’association As’trame Genève. Autre séminaire, celui proposé par l’association Mira au sujet des abus sexuels. Parmi les autres thèmes abordés : les actions en faveur des migrants et migrantes (voir à ce sujet le rapport annuel précédent), la coopération entre équipes et comités des centres, l’accueil et la manière d’être en relation avec le public (séminaire destiné prioritairement au per- sonnel administratif et technique) et les condi- tions d’accueil des stagiaires. Durant une formation sur les tournées de rue, des TSHM ont relevé l’importance des réseaux sociaux dans la communication entre les jeunes. Ci-contre : animation de rue organisée avec la MQ des Libellules. © Pierre Descombes

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