FASe - Rapport Annuel 2017

23 RAPPORT ANNUEL 2017, ACTIONS 22 RAPPORT ANNUEL 2017, ACTIONS Chanteur du Beau Lac de Bâle au privé depuis 4 décennies, Dominique Demierre a dirigé le Service des affaires sociales de la Ville de Lancy 15 années durant et a pris sa retraite en 2018. Educateur de formation, ancien directeur de foyers, l’homme revient sur ses années de travail à ce poste. Il commente également l’évolution de la Fondation genevoise pour l’animation socio- culturelle et les collaborations entre la troisième ville la plus peuplée du canton et la fondation. EN 2017, LANCY A INAUGURÉ LE PÔLE SOCIOCULTUREL DE L’ESPACE PALETTES ET AUSSI LA MAISON DE QUARTIER DU PLATEAU. EST-CE L’APOGÉE D’UNE PHASE DE DÉVELOPPEMENT? Dominique Demierre : C’est vrai, la commune a vécu ces deux inaugurations presque simul- tanément. C’est donc une année particulière. Cependant, les deux objets en question sont le résultat d’investissements importants décidés il y a plusieurs années. Est-ce une apogée ? C’est dur à dire. Une chose est sûre, la croissance de la commune n’est pas prête de s’arrêter. Je constate d’ailleurs que celle-ci provoque des oppositions au niveau communal, au point que certains demandent une sorte de moratoire sur ces développements. LES NOUVEAUX QUARTIERS DEMANDENT DE NOUVELLES INFRASTRUCTURES NOTAMMENT EN MATIÈRE SOCIALE ET CULTURELLE. CETTE PLANIFICATION FONCTIONNE-T-ELLE? C’est une question lancinante. Un exemple ? Le quartier de la Chapelle. Erigé sur un simple pré, il accueillera à terme 4000 habitants. Ce projet montre la nécessité et la difficulté aussi à pla- nifier ces infrastructures. Pour ce qui concerne l’animation socioculturelle, par exemple, il avait été question de créer un Jardin Robinson qui évoluerait avec les enfants du quartier. Mais le projet a été retoqué pour protéger un bout de forêt. Autre exemple, l’école, qui n’était pas prête au moment de l’installation des premiers habitants. Le fait est qu’il existe parfois des gé- nérations entre ceux qui ont porté un projet et ceux qui le réalisent. Des distorsions ont aussi lieu entre tous les acteurs. LA NAISSANCE DE LA MAISON DE QUARTIER DU PLATEAU – AU PETIT- LANCY – A SEMBLE-T-IL BÉNÉFICIÉ DE CONDITIONS PLUTÔT FAVORABLES. Oui, de bonnes fées se sont penchées sur cette maison. J’ai participé à ce projet dès le début, avec François Baertschi, alors magistrat en charge du Social. Les choses ont été anticipées, avec l’idée de créer d’abord une maison de quartier (MQ) provisoire, et puis ensuite une nouvelle MQ, située juste en face. L’appel à créer une asso- ciation a été très suivi. Des dizaines de jeunes voulaient adhérer au comité, dont la présidence a été proposée à un ancien conseiller munici- pal, Daniel Favre. Il n’y a pas eu d’oppositions au projet. L’architecte primé venait lui-même du quartier, etc. Il faut souligner que la genèse a été courte, alors que la création de l’Espace Pa- lettes, au Grand-Lancy, s’est étalée sur 30 ans ! «JE CROIS AU BESOIN D’UNE STRUCTURE COMME LA FASe, QUI POSSÈDE UNE VISION CANTONALE DE L’ANIMATION SOCIOCULTURELLE» Entretien avec Dominique Demierre, ancien responsable du Service des affaires sociales de Lancy. En 2017, cette commune a inauguré deux nouveaux espaces d’animation. L’ESPACE PALETTES, JUSTEMENT, REPRÉSENTE UNE PREMIÈRE À GENÈVE, DANS LE SENS OÙ IL RÉUNIT TOUTE UNE SÉRIE D’ACTEURS ET D’ACTIVITÉS. COMMENT LES HABITANTES ET HABITANTS DU QUARTIER DES PALETTES ONT-ILS INVESTI CES LIEUX ? Même s’il y a eu quelques failles dans le pro- cessus de construction, du fait que des choses ont changé en cours d’exécution, le lieu est très apprécié des habitant-e-s. L’Espace Palettes, que je trouve beau et pratique, a été très vite adopté par les utilisateurs. Les adolescent-e-s en contact avec les travailleurs sociaux hors murs ont par exemple investi l’espace ados de la mai- son de quartier (alors qu’autrefois ces activités étaient séparées : ndlr). L’accueil libre pour les enfants fonctionne au-delà des espérances, la ludothèque vit une grosse fréquentation et les demandes de location de salles sont soutenues. Il y a un brassage des publics, et c’est exacte- ment ce que nous voulions. L’Espace Palettes fonctionne en outre comme un trait d’union entre le quartier du Bachet et celui de l’Etoile. Certes, la route de Saint-Julien est une sorte de «mur de Berlin ». Elle sépare le nouveau quartier de la Chapelle des Palettes. Si le projet de la patinoire Trèfle Blanc se réa- lise, ce complexe contribuera peut-être à briser cette barrière. VOUS AVEZ PRIS VOS FONCTIONS EN 2003, DANS UN SERVICE QUI ÉTAIT ALORS CENTRÉ SUR L’AIDE INDIVIDUELLE. C’EST DEVENU DEPUIS UN SERVICE SOCIAL POLYVALENT. COMMENT LA COLLABORATION AVEC LA FASe A-T-ELLE ÉVOLUÉ CES 15 ANNÉES? A mon arrivée, les liens entre animateurs socio- culturels et la commune avaient lieu à la bonne franquette. Entre temps, la FASe a beaucoup évolué. Elle a ajouté de nouvelles fonctions hié- rarchiques, comme par exemple les coordinateurs et coordinatrices de régions, qui sont devenu-e-s les courroies de transmission entre le terrain et les mairies. Les partenariats sur des actions communes se sont développés. La visibilité des actions des travailleurs sociaux a augmenté. La création d’une instance comme la CICO (pour cellule d’information et de coordination), où se réunissent mensuellement des acteurs de la sécurité, des écoles et des représentants de la FASe, est une excellente chose, qui montre qu’on peut être policier ou travailleur social et se réunir sans trahir sa mission. Tout cela fait que moi, je crois au besoin d’une structure comme la FASe, qui a une vision cantonale de l’anima- tion socioculturelle. © Denis Guyot © Anne Colliard «L’Espace Palettes fonctionne comme un trait d’union entre le quartier du Bachet et celui de l’Etoile. » Dominique Demierre «La visibilité des actions des travailleurs sociaux a augmenté», estime l’ancien éducateur et directeur de foyers.

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