FASe - Rapport Annuel 2016

RAPPORT ANNUEL 2016, ANALYSE 33 ces immeubles des personnes de différentes classes sociales ; des familles, des étudiants, des aînés, etc. Certes, la volonté politique d’une mixité sociale est positive, mais les rapports de voisinage ne fonctionnent pas tout seuls : de fortes distances sociales dans un contexte de grande proximité spatiale, génèrent des tensions de cohabitation et plus l’écart est grand, plus la reconnaissance mutuelle est difficile. Or, dans un contexte d’augmentation des inégalités en Suisse, le sentiment de distance sociale grandit. Combiné à la perception que l’ascenseur social est bloqué, ce processus génère des effets de repli sur soi. Ces mécanismes doivent être pris en compte dans les espaces fortement densifiés. Dans ces quartiers, la gestion de la mixité sociale ne va pas de soi et les problèmes se cristallisent souvent autour du bruit, dont la perception est liée aux représentations qu’ont les habitant-e-s de l’utilisation légitime – ou non – des espaces privés et publics. VERS UN ACCUEIL MOBILE L’animation socioculturelle doit se positionner sur ces débats. La maison de quartier ou la pré- sence sur le terrain de TSHM créent justement une zone tampon où les rapports de force entre les classes peuvent être transcendés à travers une fête, des rencontres, ou tout autre espace de médiation. Des petits jobs proposés à des jeunes dans un service auprès des aîné-e-s peuvent contribuer à changer leur image auprès d’eux. Les associations des centres offrent justement cette possibilité aux habitant-e-s de participer à la gestion de leur espace. Elles doivent être soutenues et encouragées. Dans les nouveaux quartiers, l’animation socio- culturelle va suivre l’évolution démographique à travers le temps. Elle doit donc imaginer des lieux et des outils pour un accueil large et mo- bile, en s’inspirant des modèles connus et en en inventant d’autres. L’autre challenge est celui de la mixité sociale. Là encore, la présence de l’ur- banisme social est cruciale pour le travail social. Il implique de faire évoluer les pratiques. Désor- mais, celles-ci sont résolument basées sur une approche territoriale et dans l’accompagnement du bien vivre ensemble. Alexandra Pittet est la coordinatrice de la région Rhône-Champagne. Elle est chargée de cours à la HETS de Genève où elle enseigne aux futur-e-s travailleurs sociaux et travailleuses sociales sur des thématiques comme la jeunesse, les espaces publics et le pouvoir d’agir des citoyen-ne-s. « Il faut imaginer les besoins, sans savoir où et comment se déroulera la mobilisation citoyenne » Dans le quartier des Mouilles à Lancy, où des installations de «Work Out » ont été installées.

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