FASe - Rapport Annuel 2016

RAPPORT ANNUEL 2016, ANALYSE 32 Comment anticiper les besoins en matière de bien vivre ensemble et les intégrer dans un pro- jet d’urbanisation ? Ces questions sont de plus en souvent posées à la Fondation genevoise pour l’animation socioculturelle (FASe), qui est deve- nue au fil des années un partenaire de référence en la matière. Ainsi, en 2016, les communes de Bernex et de Confignon, où de grands projets de densification sont programmés pour la période 2020-2025, nous ont sollicité pour les aider à évaluer leurs besoins en termes d’infrastructures socioculturelles à destination de la jeunesse. Ces communes participent à la validation des Plans localisés de quartier, et certaines comptent sur la FASe, les maisons de quartier ou les tra- vailleurs sociaux hors murs (TSHM) pour mettre en œuvre leur politique de la jeunesse. En 2016, des séances de travail s’y sont déroulées avec des travailleurs sociaux hors murs pour jalonner ce processus. L’ENJEU DE LA COHABITATION Comme le dit Barbara Emmenegger , dans l’ou- vrage collectif « Conceptualiser l’animation so- cioculturelle » (paru en 2017), tous les espaces publics sont des lieux de rapports sociaux. En plus d’être des lieux définis géographiquement, ils évoluent selon les représentations que les habitant-e-s leur attribuent. L’espace est tra- versé par des rapports de force qui peuvent générer, par exemple, de la relégation ou de la gentrification. L’utilisation de l’espace urbain induit des comportements « légitimes » ou non, déclenchant des formes de réaction sociale plus ou moins importantes. Un exemple ? Les allées d’immeubles, qui sont en principe des lieux de passage, mais que des jeunes peuvent inves- tir comme un espace de rencontre, détournant ainsi leur usage premier. Ce qui est nouveau, c’est que nous passons d’un système où les maisons de quartier naissaient d’un mouvement citoyen qui investissait des lieux déjà existants, à une demande des municipalités et des promoteurs de construire en amont des structures pour que le futur se «déroule bien». L’animation évolue donc dans un champ de ten- sion, puisqu’il faut imaginer les besoins à venir, sans savoir où et comment se déroulera la mo- bilisation citoyenne. S’APPROPRIER L’ESPACE Dans ces projets d’urbanisation, l’idéal serait donc de laisser des espaces en friche, ou du bâti vierge, pour que les futur-e-s habitant-e-s puissent s’approprier leur quartier et co-construire leurs espaces de rencontre. A Meyrin, un travail de fond a été réalisé sur ces questions pour le futur quartier des Vergers, idem aux Acacias, où la maison de quartier participe activement au déve- loppement du quartier de la caserne des Vernets. A Genève, la loi sur les logements d’utilité publique (LUP) implique que tous les nouveaux quartiers accueillent différents types de logements : loyers subventionnés, loyers libres et appartements en propriété par étages. Cohabiteront donc dans L’URBANISME SOCIAL, C’EST AUSSI PRÉVOIR DE LAISSER DES ESPACES EN FRICHE Des milliers de logements sont en gestation dans des zones rurales de Genève. La FASe est appelée pour anticiper les besoins en matière de bien vivre ensemble. L’analyse d’Alexandra Pittet, coordinatrice de la région Rhône-Champagne. © Anne Colliard

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