FASe - Rapport Annuel 2016
16 RAPPORT ANNUEL 2016, ACTIONS Pour faire face, dès la fin 2015, puis en 2016, à l’arrivée de nombreux mineurs non accom- pagnés (MNA), la Fondation pour l’animation socioculturelle s’est largement mobilisée. Elle a d’abord renforcé ses dispositifs d’appui aux classes d’accueil gérées par le Service de l’ac- cueil du post-obligatoire (ACPO). Dans ces es- paces, des jeunes migrants âgés de 15 à 18 ans ont pu bénéficier chaque semaine de 18 heures de cours de français et de mathématiques, ain- si que de 8 heures d’intégration sociale. Cette dernière mission a été assumée par des équipes de la FASe. Plus de trente collaborateurs et col- laboratrices ont participé à cette tâche. Les en- fants jusqu’à 15 ans sont quant à eux accueillis dans des foyers de la Fondation officielle de la jeunesse et vont à l’école. 16 CLASSES D’ACCUEIL OUVERTES Au total, ce sont seize classes ACPO qui ont été ouvertes par le Département de l’instruc- tion publique entre l’automne 2015 et février 2016, contre seulement deux une année plus tôt. Elles ont offert aux mineurs en situation de migration des temps d’apprentissage du français en petits groupes et des moments de socialisation. Ces périodes ont notamment in- clus des sorties dans des musées, des visites en ville, des instants de détente, etc. Accom- pagnées par des animateurs-trices de la FASe et des assistants socioéducatifs et assistantes, ces sorties ont permis aux jeunes de prendre pied dans leur nouvel environnement. Souli- gnons que cette opération d’élargissement de l’accueil a été réalisée avec l’appui du Bureau de l’intégration des étrangers et d’un crédit complémentaire octroyé par la Commission des finances du Grand Conseil. SÉCURISER ET VALORISER En 2016, la FASe et l’association Païdos se sont associées sous l’impulsion de fondations privées pour renforcer et professionnaliser un projet pilote: le Sas. Il a permis d’accueillir avec beaucoup de bienveillance des MNA – dont la majorité sont originaires de Syrie, d’Afghanistan et d’Érythrée – en attente d’une solution pour leur scolarisa- tion. Ils ont été une centaine à bénéficier de cet accueil en 2016. Le Sas, dans lequel une animatrice de la FASe a été détachée (voir témoignage en page 19) asso- cie des cours de français, un appui psychopéda- gogique et des activités artistiques ou ludiques. Sylvia Serafin, responsable de cette structure, estime que les premiers jours de l’accueil sont fondamentaux. «Le Sas permet aux jeunes filles et garçons de trouver un espace bienveillant après avoir vécu des voyages parfois terrifiants et de déposer leur souffrance », explique-t-elle. Les jeunes sont d’ailleurs aidés par une psychologue des HUG et un pédopsychiatre bénévole. Signe de la peur ? Les traversées de la rade en Mouette ont dans certains cas effrayé des jeunes en leur rappelant leur traversée périlleuse en mer. Les récits faits aux travailleurs sociaux ont parfois été lourds à porter, ont indiqué plusieurs d’entre eux lors d’une rencontre à la FASe. Les MNA sont susceptibles de souffrir de stress post trauma- tique, parfois avec un effet de retard de deux ans, souligne aussi Païdos. ANIMATIONS POUR ENFANTS L’appui financier obtenu dans ce contexte migra- toire particulier a aussi permis à la FASe de finan- cer des actions en animation socioculturelle pour les enfants des foyers pour requérants d’asile des Tattes et de Saconnex. A Vernier, ce travail a été mené avec l’appui d’associations qui favorisent l’intégration des enfants et des familles, comme Super Licorne, ou l’aumônerie genevoise œcu- ménique auprès des requérants d’asile (AGORA). Aux Tattes, une animatrice de la FASe a propo- sé durant huit semaines des activités ludiques à une quarantaine d’enfants, avec l’appui d’un moniteur, d’une stagiaire de l’Hospice général et de bénévoles. La Maison de quartier de Vernier avait quant à elle prévu six places pour accueil- LA FASE S’EST MOBILISÉE AUPRÈS DES MINEURS MIGRANTS NON ACCOMPAGNÉS En 2015 et 2016, la fondation a développé des dispositifs d’appui aux jeunes migrants sans famille. Elle a fait preuve d’innovation, avec le soutien de partenaires publics et privés. But crucial : intégrer des jeunes ayant vécu des moments terribles. Les récits de migrants ont été parfois lourds à porter
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